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des environs de Menton, qui, sur quelques points, au bas
de la chaîne des Alpes, sont assez abondantes pour affaiblir
la salure des eaux de la mer et parfois repousser des
barques.
Souvent les cours d’eau souterrains ont fini par se
creuser des lits spacieux, d’une étendue plus ou moins
considérable, qu on peut parcourii et qui offrent, de distance
en distance, ou à leur arrivée au jour, des salles
grandioses, des grottes.
Dans les Alpes Françaises, on n’a pas encore exploré
d’immenses galeries comme celles que les eaux ont creusées
dans l’intérieur des Causses de la Lozère et du Lot*.
Néanmoins le Dauphiné et la Provence renferment de
belles grottes; les plus connues sont celles de la Balme
et des Cuves-de-Sassenage (Isère), de la Sainte-Baume
(Var); mais il y en a un grand nombre d’autres au milieu
des calcaires crétacés inférieurs de la Drôme, de Vaucluse,
des Basses-Alpes, du Var; nous les passons sous silence,
en ne faisant exception que pour les grottes de Méaille
et d’Annol (Basses-Alpes), de la Chapelle en V e t cor s et de
Treschenu avec leurs lacs souterrains (Drome), etc., etc.
Sur les hauts plateaux du Vercors et du Royanez, au
milieu des crevasses du crétacé inférieur, le régime des
sources est le même, au point de vue général ; mais souvent
il se complique de quelques particularités. Les eaux
sauvages et pluviales s amassent dans les parties les plus
1 C f. Martel , Gaupillat et de Launay, Rivière souterraine du gouffre
de Padirac (Lot ) (Ann. C . A . F ., XVll® année, 1890, p. 167).
COUR S d ’ e a u s o u t e r r a i n s . G R O T T E S . FON T I S 1 6 5
creuses, et, s’introduisant toujours dans les mêmes crevasses,
elles finissent par les agrandir, si bien que tous
ces canaux en se ramifiant, en se réunissant les uns aux
autres, détruisent la solidité des roches, occasionnent des
éboulements, et tout se résume à la formation de vastes
cavernes. Parfois les voûtes de ces cavernes s’effondrent
elles-mêmes, et il se produit à la surface du sol des
dépressions circulaires en forme d’entonnoir, appelées
fontis, bétoires, embues, scialets. Ces petits bassins finissent
par se couvrir de gazon, et lorsque l ’ouverture
qui reste béante au fond de chacun d eux n est plus en
rapport avec le volume des eaux qui s’y rendent, ces
dernières s’y amassent pour former un petit étang ou
mare temporaire, pendant les saisons pluvieuses, et ces
eaux momentanément retenues vont s échapper au loin
en sources volumineuses, lorsqu elles se sont réunies a
d’autres courants souterrains et qu un des canaux où
elles circulent arrive au jour sur les flancs ou au pied
d ’un escarpement de rocher.
Lorsque les plateaux élevés du calcaire urgonien, dans
les chaînes extérieures, sont dénudés et qu’ils sont restés
longtemps exposés à l’action des agents atmosphériques,
leurs surfaces déchiquetées sont sillonnées de crevasses
irrégulières et offrent un aspect d’étrange désolation ;
le parcours en est difficile et dangereux ; aucun espace
horizontal pour reposer le pied sur ces immenses plateaux
qui couronnent les sommets du massif de la
Chartreuse, des chaînes du Vercors, des Alpes de Pio-
vence, des environs de Vaucluse et de Toulon. Partout
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