double pente vers l ’ouest et vers le sud, mais sa surDce
est loin d’être uniforme. Il est sillonné par de longs
bourrelets concentriques, parallèles à la direction des
Grandes Alpes, d ’abord sensiblement orientés du nord
au sud, puis tournant assez brusquement de l’ouest à
l’est, et tout l’ensemble est découpé par des cassures
transversales.
Naturellement, les rivières ont profité de ces failles et
de ces cluses pour établir leurs lits en s’éloignant de
leurs sources. Toute la région hydrographique peut se
rattacher à ces deux systèmes de dépressions.
Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, l ’Isère après avoir
suivi la longue vallée ou cassure transversale de la Tarantaise,
s’écoule ensuite dans la grande faille longitudinale
sensiblement N.-S. du Graisivaudan supérieur ; puis elie
emprunte la cluse transversale du Graisivaudan inférieur,
dirigée du S.-E. au N.-O. pouf passer à travers les
chaînes secondaires ; enfin, elle se dirige vers le
Rhône, en se laissant entraîner au sud-ouest par la pente
moyenne de la région, le long d’une grande vallée
d ’érosion.
Le changement d ’orientation des chaînes secondaires
qui s’est produit dans les Alpes de Provence, près du
mont Ventoux, n’a pu avoir qu’une influence très marquée
sur la direction des cours d’eau de la région. A
partir de leur point d ’origine, étant maintenus entre des
plissements parallèles, ils ont été forcés de se conformer
à leur allure et de se diriger de l’est à l’ouest, c’est-
à-dire des sommets vers le cours du Rhône, citons le
cours inférieur de la Durance et du Verdon, VArc, YArgens,
la portion médiane du Var, etc.
A l’intérieur de la région alpine, au sud de Grenoble,
le régime hydrographique a subi une autre modification.
La dorsale qui sépare le bassin de l’Isère de celui de la
Durance, et qui s ’étend du Dévoluy au Vercors, a imprimé
aux divers cours d’eau une double direction. Ainsi, la
Romanche et le Drac, grossis des eaux de leurs nombreux
tributaires, coulent du sud au nord pour aller rejoindre
l’Isère, tandis que, sur l’autre versant, le Buech roule ses
eaux du nord au sud pour s’unir à la Durance.
Cette importante crête est située au sud-ouest du
mont Obiou et s ’abaisse au col de la Croix-Haute ( 1 1 76"’)
où passe la route de Grenoble à Marseille, et que le chemin
de fer franchit en contre-bas dans la même direction,
au moyen d’un tunnel. Au sud de la Croix-Haute,
à Veyne, se trouve l’embranchement des lignes de Gap
et de Briançon.
Les torrents du Trièves, du Beaumont, du Champsaur,
du Dévoluy, ont creusé une partie plus ou moins longue
de leurs lits au milieu des schistes noirs et friables du
lias. Ce sont de profondes et étroites crevasses, agrandies
par l’érosion, qui peuvent rappeler en petit les canons du
Colorado. L’oeil ne peut s’empêcher de contempler avec
effroi, au fond de ces sombres abîmes, ces eaux bondissantes
dont la blancheur devient encore plus éclatante
par son contraste avec le noir intense des immenses
parois qui s’élèvent à pic au-dessus de chaque rive. Le
Drac, que nous avons souvent admiré dans notre jeunesse,
1 .i
: Il
' li
>1'
:Î
" il
\