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d’eau, ne sont guère que des cascatelles, quoiqu'elles
tombent d’une hauteur considérable; elles sont formées
par les eaux qui viennent du Grand-Replomb et des
Rochers de l’Homme. Deux se montrent de face et l ’une
se précipite avec une masse d’eau énorme à travers un
rocher qu ’elle a profondément creusé, rebondissant de
quatre ou cinq bassins étagés, en écume, en fumée qui,
à certaines heures du jour, offrent les nuances de l ’arc-
en-ciel. Ces cascades du Boulon déversent leurs eaux
dans le Graisivaudan. Citons encore la cascade du Rivier-
d'Allemont ou de Maupas (20 mètres), sur le versant est
de la même chaîne ; celle du Bréda ou du Fond-de-
France (25 mètres), non loin d’Allevard, celle de Cou^
(50 mètres), près de Chambéry.
De chaque côté de la vallée du Graisivaudan, les eaux
retombent, de distance en distance, des énormes gradins
(6 à 700 mètres) qui servent de bases aux montagnes
voisines, mais le volume de leurs eaux varie beaucoup,
sans être jamais régulièrement considérable; telles sont les
cascades de Tencin,de Crolles, de Crapono^ ou du Bernin.
Dans les chaînes secondaires du Royans et du Vercors
les calcaires crétacés inférieurs offrent trop souvent de
grandes parois verticales pour qu’il n’y ait pas de nombreuses
chutes d’eau. Elles y sont assez multipliées, et la
belle cascade de la Druise, ou bien celles de la Crande
et de la Pelile-Pissoire en sont les types les plus remarquables.
En dehors de ce dernier groupe, la plupart des grandes
cascades des Alpes Occidentales sont entretenues par la
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.:ASOURCES
VAUCLUSIENNES
fonte des neiges et des glaciers. Il est donc naturel qu’elles
soient pour ainsi dire concentrées en Savoie et en Dauphiné,
au pied de leurs grands amas de neiges et de
glaces. En effet, au midi de l’Oisans, les montagnes
s’abaissent, le climat s’adoucit, les glaciers permanents
disparaissent progressivement, et il ne reste près des plus
hauts sommets que des névés temporaires ou de petits
glaciers qui ne peuvent fournir que des masses d’eau
sans importance et d’un débit irrégulier. Sans doute,
malgré ces conditions peu favorables, on rencontrerait
encore une nouvelle série de cascades, si l ’on descendait
jusque vers les Alpes Maritimes, mais elles seraient moins
belles, moins connues, et en inscrivant ici leurs noms
nous ne ferions que surcharger une liste déjà trop
longue.
Les flancs de nos Alpes laissent sourdre de toutes parts
de leurs pentes, une infinité de filets d’eau qui entretiennent
cette fraîcheur et cette humidité, qui donnent
tant de charme aux paysages ; l’eau ruisselle sur tous
1 es versants, murmure au bord de toutes les routes,
s’ écoule le long des chemins et des sentiers.
Dans les régions calcaires, où chaque fissure de rocher
dénudé est rongée par les eaux pluviales, les eaux sauvages
disparaissent rapidement dans une infinité de
sillons et de canaux souterrains qui se ramifient et
viennent au jour sur certains points isolés et largement
éloignés les uns des autres. Souvent la masse d ’eau qui
jaillit à chacune de ces ouvertures est considérable, car
elle est toujours proportionnée à l’étendue des bassins
ALSAN, Les Alpes Françaises. 11