devoit en etre séparée (i). Mais il lui assigna une
place qui ne lui convenoit pas mieux, en la'
réunissant avec les schorls , d’après la manière
dont elle se fondoit, selon lu i, en verre noirâtre.
Bruckmann penchoit à la regarder plutôt comme
une variété du feld-spath. Werner qui, le premier,
l’a -nommée prehnite, du nom de l’auteur
de la découverte , l’associoit à la zéolithe, et de
Born a suivi cette opinion (2). L ’analyse que le
Cit. Hassenfratz en a donnée le premier, indiquoit
une substance d’une nature particulière ; et le
célébré chimiste de Berlin , dont- le résultât a
confirmé celui du Cit. Hassenfratz, paroît avoir
fixé enfin sans retour l’opinion des naturalistes
sur la classification de la prehnite , considérée
comme formant une espèce distincte, qui diffé-
roit spécialement de la zéolithe, par un plus grand
degre de dureté, et en ce qu’elle contenoit moins
de silice , plus d’alumine , et surtout plus de
chaux.
3. Nous ne connoissons jusqu’ici la prehnite du
Cap que sous la forme de masses cristallisées confusément
, ce qui nous empêche d’en faire une
comparaison exacte avec la substance qu’on lui
a associée, sous le nom de prehnite de France ,
et qui a d’ailleurs beaucoup de rapports avec
(1) Cristal., t. I I , p. 275.
(2) Annales de chimie, t. I , p. 2 1 5..
elle par sa pesanteur spécifique, par sa dureté
et par le résultat de sa fusion au chalumeau. La
propriété que le Cit. Dré a reconnue à l’une et à
l’autre de s’électriser par la chaleur, favorise encore
ce rapprochement.
Il est vrai que la mésotype jouit aussi de cette
propriété. Mais ici la cristallisation offre seule
entre les deux substances un caractère distinctif
qui ne permet pas de les confondre. La prehnite
de France s’éloigne moins en apparence de la
stilbite. Elle a , comme celle-ci, un certain aspect
nacré ; elle semble même ne lui être pas étrangère
par sa cristallisation : l’angle d’environ i oid,
formé par l’incidence mutuelle des faces r s r
(fîg- i 83 | , est sensiblement égal à celui que font
éntre elles deux arêtes terminales de la stilbite
dodécaèdre, prises, de deux côtés opposés ; mais
cet angle, dans la prehnite, est tourné vers les
faces T parallèlement auxquelles les cristaux se
divisent nettement, au lieu que dans la stilbite ,
il regarde les autres faces qui répondent à M
{ fg- r77) j et qui laissent à peine entrevoir des
indices de joints naturels. Les deux substances
ont encore d’autres points de partage dont nous
avons parle dans l’exposition des caractères distinctifs.
3. L ’opinion de Bruckmann , qui étoit porté
à ranger la prehnite du Cap dans l’espèce du
fèld-spath, pourroit paroitre , au premier coup