en tétraèdres ou pyramides triangulaires (i). Suivant
Romé de Lisle , les formes cristallines de ce
minéral paroissent dériver du tétraèdre, ou plutôt
de deux tétraèdres réunis par leur base (a) ;
et ce célébré naturaliste dit avoir observé deux
modifications de cette forme, l’une, où les pyramides
étoient tronquées au sommet j l’autre, où ces
mêmes pyramides , toujours tronquées, étoient séparées
par un prisme triangulaire. D’une autre
p a r t, le Cit. Pelletier avoit obtenu de petits cristaux
très-distincts de cinabre artificiel, qu’il jugea
être des,tétraèdres réguliers (3) , et que Romé de
Lisle reconnut pour tels (4).
Quoique ces observations parussent annoncer
le tétraèdre régulier, pour la forme primitive du
mercure sulfuré, et qu’il ne fut pas difficile de
déduire de cette forme, par des lois simples de
décroissement, celles du cube et de l’octaèdre régulier
; j’avois suspendu mon jugement, en attendant
une indication pjus sûre , celle qui se tire
de la division mécanique. Aussi ayant divisé depuis
des fragmens lamelleux de lùercure sulfuré,
ai-je reconnu que la véritable forme primitive des
cristaux de cette espèce, étoit le prisme hexaèdre
f i ) De Born, lithophyl., t. I , p. 128.
(2) T . III , p. 154.
(5 ) Mém. et observ. de chimie , 1 .1, p. 32.
(4) Crystallogr., t. I I I , p. i 55 , note 6,
/
régulier, ainsi que je l’ai annoncé dans 1 e Journal
des mines (i).
Ce résultat m’ayant engagé à faire des recherches
, pojar me procurer des cristaux qui se prêtassent,
par leur régularité, à l’application delà
théorie, je parvins à en acquérir un groupe, qui
venoit de Hongrie, et sur lequel j’aperçus très-
distinctement la forme de la ae- variété. Les coupes
que je fis dans quelques-uns, jointes à la mesure
des angles, me conduisirent aux lois de structure
indiquées par le signe représentatif que j ai donne
ci-dessus. J’ai déjà dit que ces cristaux avoient
six faces situées comme celles d un cube, et en
examinant depuis d’autres cristaux qui se trouvent
dans diverses collections, j’ai jugé qu ils n e-
toient qu’une altération de la variété que je viens
de citer, d,ans laquelle les faces P , M ( Jig. 28 )
étant peu sensibles , les faces r et z se réunissoient
en une seule légèrement curviligne ; en sorte que
l’ensemble de la forme présentoit, au premier coup
d’oeil, de l’analogie avec le cube. Nous en avons
fait notre troisième variété. Ces mêmes cristaux
étoient chargés de stries parallèlement aux dia-*
gonales horizontales du cube, ce qui servoit encore
à déceler la marche de la cristallisation.
J’ai retrouvé plus récemment des indices de la
même variété sur des morceaux qui ne présen-
(1) N°. 5i , p. 499,