en quelque sorte, devancé leurs résultats par rapport
à cet objet , et à un autre encore plus important,
dont nous parlerons bientôt (i).
Cet illustre géomètre ayant entrepris de comparer
les puissances réfractives des diiférens corps
diaphanes avec leurs densités' (2), trouva qu’en
général elles étoient en rapport les unes avec les
autres ; mais que les corps considérés sous ce
point de vue formoient comme deux classes distinctes
, l’une de ceux qu’il regarde comme fixes,
tels que les pierres, l’autre de ceux qu’il appelle
gras, sulfureux et onctueux, tels que les huiles,
le succin, etc. Dans chaque classe, la puissance
réfractive varioit, ainsi qu’on l’a d it, à peu près
dans le rapport de la densité ; mais les corps de
la seconde classe, à densité égale, avoient une
(1) La première édition anglaise de l’optique de Newton,
où se trouvent les résultats dont il s’agit, fut publiée en
1704 , quelques années après les expériences faites devant
le duc de Toscane. Mais outre qu’il ne paroît pas que
Newton eût alors connoissance de ces expériences, il dit,
dans le premier.avertissement placé eii tête de son Optique,
qu’il avoit composé une partie de cet ouvrage en 1676^
laquelle été lue dans les assemblées de la société royale
de Londres , et qu’il avoit ajouté le reste environ 12 ans
après , c’est-à-dire , en *687.
(2} Voyez, dans la partie géométrique, t. I I , p. 104,
la méthode que Jïewtçn a suivie pour évaluer les puissances
réfractives, tsn&fr* '
puissance réfractive beaucoup plus considérable
que ceux de la première.
O r , la grande puissance réfractive du diamant
le plaçoit parmi les corps onctueux et sulfureux
(1) ; et dans la table où Newton avoit présenté
la série des rapports entre les puissances réfractives
et les densités, le diamant se trouve a la
suite de l’huile de térébenthine et du succin. Newton
avoit conclu de ce résultat, que le diamant
étoit probablement une substance onctueuse coagulée
, expression qui, dans le sens que lui-meme
y attachoit, est un synonyme d’inflammable.
Ce grand géomètre va plus loin ; il remarque
que l’eau a une puissance réfractive moyenne
entre celle des corps des deux classes, et que
vraisemblablement elle participe de la nature des
uns et des autres ; car elle fournit a l’accroissement
des plantes et des animaux, qui sont composés
en même temps et de parties sulfureuses,
grasses et inflammables, et de parties terrestres ,
sèches et alkalisées.
(1) Suivant Newton, le rapport entre les sinus d’incidence
et de réfraction est, par exemple, pour le quartz
transparent *-5, et pour le diamant , d ou Ion conclud
que la puissance réfractive du quartz est à celle du diamant
comme 545o à 14-556 , c’est-à-dire,, à peu près comme 3
à 8, tandis que la densité du quartz est à celle du diamant
dans le rapport beaucoup moindre d’environ 3 à 4-