ensuite un bouton blanc métallique \ et l’on étoit
d’autant plus porté à croire l’arsenic inséparable
de l’argent rouge , que cette opinion paroissoit offrir
l’explication de la couleur que présente cette
mine, par une combinaison de soufre et d’arsenic
semblable à celle qui produit le réalgar ; enfin ,
ce qui avoit achevé détromper les chimistes, c’étoit
la vapeur que répand l’antimoine, en se volatilisant
, lorsqu’on chauffe l’argent rouge, et l’odeur
analogue à celle de l’arsenic , qui se dégage en
même temps, quoiqu’on ne puisse guère s’y méprendre
, lorsque l’organe n’est pas séduit, pour
ainsi dire, par le préjugé ; la vapeur de l’arsenic
ayant une âereté et une qualité suffocante qui la
font aisément reconnoître.
5. Wallerius indique différens procédés à l’aide
desquels on parvient à imiter l’argent rouge naturel
, et il est remarquable que l’antimoine fut un
des principes qui entroient dans cette composition
artificielle.
6. L ’argent antimonié sulfuré, soumis à faction
d’un feu bien ménagé , se réduit en fileté métalliques.
Hènckel dit qu’il étoit parvenu , par ce
moyen, et sans aucune addition, à faire végéter
la mine d’argent rouge (i), de sorte qu’un demi
gros (environ 19 décigrammes) de ce minéral,
(1) Traité de l’appropriation, traduc. franc., p. 34.3 ,
N°. 304.
• remplissoit un vaisseau de 2 pouces ( 54' millimètres)
de diamètre, sous la forme d’un petit buisson
métallique. Cette observation lui paroissoit propre
à expliquer la formation des dendrites d’argent
que l’on trouve dans certaines cavités, explication
qui a été adoptée par différens naturalistes. Nous
avons Vu, en parlant de l’argent sulfuré ou argent
vitreux, que celte substance étoit susceptible
de produire un phénomène seniblable.
7. La cristallisation de l’argent antimonié sulfuré
a une analogie marquée avec celle de la chaux
carbonatée, relativement à plusieurs des formes
qu’elle fait naître, ainsi qu’on a pu le voir dans
les détails qui concernent les variétés. Mais elle
présente aussi des formes particulières, dont une
des plus dignes d’attention, est celle de la variété
distique, composée de deux pyramides droites
hexaèdres, dont l’une intercepte l’autre ; sur quoi
il est à remarquer que parmi tous les nombres
de rangées soustraites, pour chaque loi de décroissement,
soit simple, soit intermédiaire, sur l’angie E
Cfîg- 8 ) , il y en a toujours un qui est susceptible
de produire un dodécaèdre formé de deux
pyramides droites, c’est-à-dire, à triangles isocèles,
tandis que tous les autres conduisent à des
triangles scalènes. Si l’on suppose le décroissement
simple, le nombre sera 3 , et le cristal aura pour
signe 3E3, comme dans la pyramide supérieure :
il 11e reste donc plus qu’un décroissement inter