grams sont disséminés dans le basalte ; tantôt ils y
forment, parleur réunion, des masses plus ou moins
considérables, dont quelques-unes, suivant le Cit.
Faujas , qui a fait beaucoup d’observations sur
cette substance ( i ) , pèsent jusqu’à trente livres.
J ai reconnu dans ces grains, des joints naturels diriges
comme dans les cristaux ordinaires de péridot.
Le Cit. B e r t, officier de marine, a découvert
à l’île Bourbon, dans la rivière de Saint Denis, de
petits cristaux engagés dans une lave, qu’il a regardes,
avec raison, comme étant de la même nature
que la chrysolite des volcans ; observation
intéressante, en ce qu’elle confirme, par les caractères
minéralogiques , le rapprochement que
Klaproth, guidé par l’analyse, avoit fait de cette
même substance en masses informes, avec le péridot
ordinaire. Le Cit. Bert ayant bien voulu me
donner plusieurs des cristaux dont il s’agit, j’ai
trouvé que les mesures de leurs angles coïnci-
doient avec celles que j’avois prises sur les variétés
de notre péridot. Leur forme se rapporte
à la variété continue (fig. 202 ) , et quelques-uns
présentent celle de la sous7variété a. La pesanteur
spécifique est aussi la même, autant que j’ai pu
en juger d après un poids de quelques grains que
formoitla totalité de ces cristaux. Un fragment essayé
au chalumeau, par le Cit. Vauquelin , n a
(1) Minéral, des volcans , p. i 38.
pu être fondu. La lave qui enveloppe ces cristaux
est d’un rouge-brun, et forme des masses
un peu friables , qui paraissent avoir été roulées.
2. Le plus gros cristal de péridot que j’aie observé
, avoit environ 12 millimètres , ou 5 lignes f ,
dans sa plus grande largeur. Mais il y a , dans le
commerce , des morceaux bruts de cette substance,
d’un volume beaucoup plus considérable. A l’égard
des cristaux, de l’île de Bourbon, ils n’ont guère
que 4 millimètres , ou environ une ligne f d’épaisseur.
Leur prisme n’est point strié , comme
celui des cristaux ordinaires.
3. Le péridot a été employé long-temps par les
lapidaires, ’ avant qu’aucun naturaliste ait déterminé
ses formes cristallines. La pierre que Rome
de Lisle décrit très-bien, sous le nom de péridot
de Çeilan ( 1 ) , et qu’il appelle aussi péridot des
Indes Orientales (2) , nétoit autre chose dans
l’idée de ce célèbre naturaliste, ainsi que dans la
réalité , qu’une tourmaline d’un vert-jaunâtre. Il
est visible pour ceux qui le liront avec attention,
qu’il n’a pas été à portée d’observer les formes de
notre péridot , où de ce que les Allemands ont
appelé chrysolite p et ainsi on ne peut l’accuser,
comme on l’a fait (3) , de s’être trompé , au point
(1) Cristal., t. I I , p. 563 et suiv.
(2) Ib. , p, 548, note 68.
(3) Yoyez M. Kiryyan, éléments of miner., 1 .1 , p. 263.