mêlée de fer sulfuré ; et lorsque celui-ci est susceptible
de tomber en efflorescence, c’est une association
dangereuse pour les groupes d’argent sulfuré
antimonié qui s’altèrent et dépérissent dans
les collections dont ils avoient fait f ornement.
2. Les cristaux d’argent antimonié sulfuré n’ont
souvent qu’un ou deux millimètres d’épaisseur.
Mais il y en a dont les dimensions sont beaucoup
plus' considérables. Le diamètre des plus
gros que. j’aie vus , étoit d’environ 22 millimètres ,
ou 10 lignes. 11 est, rare aussi de trouver pes cristaux
sous une forme déterminable, et dont toutes
les faces soient.exactement de niveau,. Romé de
Lisle , qui ne manque guère de donner les an7
gles des cristallisations dont il parle, s’éloil botne
ici à de simples phrases descriptives. Je m’ai rien
vu de plus parfait en ce genre , qu’un groupe de
la mine d’Andreasberg, dont je suis redevable à
l’honnêteté de M. Hoffman Bang.
3. Il n’y a point de mine qui varie plus que
celle-ci par l’aspect que présente sa surface. Tantôt
elle est d’un rouge-vif, qui imite celui du
rubis; tantôt elle a tout à fait l’éclat métallique,
et l’on seroit alors tenté de prendre ses cristaux,
au premier coup d’oe il, pour des cristaux de fer
oligiste. Mais il est aussi facile de sortir d’erreur
que d’y tomber; il suffit de gratter légèrement la
surface avec une pointe dé couteau , ou de broyer
un petit fragment de la mine , pour voir reparoitre
la couleur rouge qui n’étoit que masquée; et c’est
ici l’une des observations les plus remarquables,
parmi celles où la simple trituration d’une substance
produit subitement une nouvelle couleur
qui «contraste avec la première.
4. Cette mine étoit l’arseniate d’argent des chimistes
, avant que Klaproth eût fixé nos connois-
sances sur sa véritable nature, Les résultats de ce
célèbre chimiste se trouvent confirmés par ceux
qu’a obtenus depuis le Cit. Vauquelin , qui, suivant
l’usage des savans accoutumés â faire dès.
découvertes qui leur sont propres , ajoute presque
toujours de nouveaux faits à. celles mêmes qu’il ne se
proposoit que de vérifier. Il a prouvé que l’argent et
l’antimoine étaient, l’un et l’autre, à l’état d’oxyde
dans l’àrgerit rouge, et que chacun y étoit combiné
avec Une certaine quantité de soufre (1). *
Diverses causes paroissent avoir contribué à
faire regarder l’arsenic comme un des principes-
essentiels de cette mine. L ’une provient de ce qu’ils
se trouvent quelquefois associés accidentellement.
Henckel cite de l’argent rouge enveloppé, d’arsenic,
comme d’une coquille *(2). J’ai un morceau
qui présente cette réunion, et dont un fragment,
essayé par le Cit. Vauquelin, a d’abord manifesté
sensiblement la présence de l’arsenic, et a donné
(1) Journ. des mines, N°. 17, p. 1 et suiv.
(2) Pyritol. , trad. franc. , p. 208.