Il résultoit de ces expériences et de beaucoup
d’autres faites dans la même vu e , que le diamant,
exposé à un feu d’une certaine activité, brûloit
sans laisser de résidu, et que ce minéral qui pas-
soit déjà pour une espèce de phénomène, lorsqu’on
le croyoit indestructible, n’avoit rien d’aussi merveilleux
que sa destruction même.
Cependant plusieurs savans ont pensé que ce
qu’on regardoit ici comme une combustion, pou-
voit n’être que l’effet d’une simple dissipation de
particules , semblable à celle qu’éprouvent les corps
qu’on appelle volatils. Bergmann, qui avoit été
d’abord de ce sentiment, l’a abandonné depuis
dans sa Sciagraphie, et a été le premier méthodiste
qui s suivant ses propres expressions, ait enlevé
aux gemmes leur ch e f 3 pour le placer dans
la classe des combustibles (r).
II restoit à trouver la cause du phénomène,
et l’on ne pouvoit y parvenir , qu’en déterminant
la composition du diamant. Lavoisier ayant fait
brûler un de ces corps, à l’aide du gaz ; oxygène
, dans un vaisseau fermé , aperçut des taches
sur la;surface' du diamant; il observa de
plus que le gaz qui s’étoit dégagé par ¡la combustion
du diamant, précipitoit la chaux à la ma-’
nière de l’acide carbonique. Mais > il s’en tint à
ces deux fàits , sans en tirer auéuiie: induction
(x) Sciagraphia regniminera-Iis; L eip sioe, 1782^. 96.
précise sur la nature du combustible. Tenant fit
brûler depuis un diamant, dans un étui d’o r , par
l ’intermède du nitre, et obtint une quantité d’acide
carbonique, qu’il jugea égale à celle que
produisoit la combustion du charbon ; il en conclut
que le diamant étoit lui-même uniquement
composé de charbon- Guy ton a reconnu, dans
des expériences récentes, que, le diamant; exi-
geoit, pour brûler , une plus grande quantité
d’oxygène que la substance qu’on avoit regardée
jusqu’alors comme du charbon pur , : ce
gui prouve que celle-ci étoit déjà oxygénée. Enfin,
ayant réfléchi que l’acier n’étoit autre chose que
du fer uni à une certaine quantité de charbon,
if a substitué le diamant à ,ce,; dernier principe , et
Je fer s’est - converti en acier. , -
Tel est 1 exposé succinct des recherches qui ont
conduit les chimistes à apercevoir le point de contact
de deux substances, qui ',;à eii juger par leur
aspect, par leur durëté , par leur action sur ïa
f fÉ,4rvqrses ,autre& propriétés, .segmb^eroiçnt
plutôt former les deux ..extrêmes d’une série, n¡,1
4- Mais pendant tout le cours des éxpériëneesî
entreprises , par les chimistes1 j sur > le’ diâMaint y
jusqu’en lÿÿ&fjr), on ignorôit ¡que NeWfôn
(1) J insérai, à cette époquej dans le journal dhiistoirS'
naturelle, N°.! 10, p. :un;article 1, où-ije-fis <?onno£tre
les observations ¡dont; je vais parier pèi'qui' parOîlèeiiè àVoir
échappé jusqu’alors à l’attention des savans. .hsvxîoe'Ûüi