s’étend l’analogie entre ces substances, il faudroit
avoir trouvé des cristaux d’actinote avec des sommets
pourvus de facettes qui permissent de déterminer
avec précision sa molécule. Or, inutilement
cherche-t-on ces sommets. Les cristaux dégagés
avec le plus grand soin de leur gangue,
ne présentent qu’une cassure à chaque extrémité.
J ’ai observé, à la vérité, sur quelques-uns , une facette
oblique, qui sembloit être le rudiment d’uiï
sqmmet. Mais il est probable que c’étoit plutôt
l’empreinte d’un autre cristal qui avoit comme
barré le premier, qu’un résultat direct de la cristallisation.
3. En général, les coupes de cristaux d’actinote
sont plus exactement sur un même plan, que celles
des cristaux d’amphibole, qui présentent des portions
de lames fracturées et disposées comme en
retraite. Dans les premiers, c’est la couleur verte
qui domine, et quelques-uns ont à certains endroits
une transparence, d’où résulte une espèce de cha-
toyement d’un beau vert d émeraude, qui semble
percer à travers la teinte plus foncée des parties
environnantes. Les cristaux d’amphibole, au contraire,
sont noirs ou d’un brun sombre. Mais ces
différences qui ne tiennent qu a des nuances accidentelles,
peuvent servir tout au plus à caractériser
certains corps particuliers, et sont comme
les nuances extrêmes d’une série où les milieux
se confondent. Le Citoyen Dolomieu m a fait voit
des cristaux noirs, qui , d’après l’inspection de là
localité , appartenoient, selon lu i, à l’actinote, et
qu’on eût été tenté de rapporter à ce qu’on a nommé
horn-blende cristallisée , en les envisageant d’une
manière isolée. D’une autre part, il paroît que la
horn-blende verte en masses des Allemands, ou
le schorl spathique vert des Français est une variété
de l’actinote. Ainsi, il est infiniment probable que
quand nous serons à portée de comparer exactement
les deux substances, sous tous leurs points
de vue, la limite qui jusqu’ici a semblé les distinguer
, disparoîtra entièrement ; et telle est l’opinion
du Citoyen Dolomieu, qui les ayant suivies
l’une et l’autre dans leurs gisemens , et frappé
d’ailleurs des rapports de structure que j’avois
reconnus entre elles, considère l’actinote comme
congénère de l’amphibole , dont il offre la substance
beaucoup plus voisine de l’état de pureté.
C’est l’expectative dont je viens de parler, qui
m’a engagé à conserver le nom d"'actinote, que
je regarde comme vicieux , mais auquel il seroit
superflu d’en substituer un autre , s’il ne doit avoir
qu’une existence passagère.
4- J’ai observé une substance en prismes hexaèdres
, d’un vert plus ou moins pâle , et d’environ
un millimètre d’épaisseur, qui ont un grand nombre
de fêlures transversales. Ils sont engagés dans un
talc écailleux, semblable à celui qu’on a appelé
craie de Briçnçon. La plus grande incidence de