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cette base est un parallélogramme alongé, au lieu
que dans les autres substances la figure de là base
est celle d’un rhômbe. C’est de cette espèce d’a o
croissement que j’ai tiré le nom d'épidote, ne
pouvant conserver ni celui de thallitey qui signifie
feuillage vert, ni celui de delphinite, qui indique
une localité particulière, et moins encore
celui de schorl vert ou celui .de rayonnante.
A l’égard de l’épidote d’Arendal, ses caractères
extérieurs tranchoient si fortement à côté de ceux
des autres variétés du même minéral., surtout de
ceux du ci-devant Dauphiné , que de très-habiles
minéralogistes en ont fait une espèce à part ,
nommée par les uns arendalite, d’après le pays
où elle se trouve, et par les autres akanticone ou
akanticonite , qui signifie pierre de serein , parce
que la poussière de la substance dont il s’agit a
une couleur semblable à celle du plumage de cet
oiseau. J’annonçai dans un mémoire lu à la société
d’histoire naturelle, il y a trois ans, que la
structure de ces cristaux, jointe aux caractères
physiques, indiquoit leur réunion avec l’épidote,
et cette opinion se trouve confirmée par l’analyse
que le Cit. Vauquelin a faite des mêmes cristaux.
Toute la différence entre le xésultat et celui qu’à-
voit déjà obtenu précédemment le Cit. Descostils,
dont on connoît l’hàbileté , en opérant sur des
cristaux de France, consiste en ce que ceux-ci
ont donné environ | de plus d’alumine , et \ de
moins
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moins d ’ o x y d e de fer. O r , de pareilles diversités
ne sont pas rares dans les analyses de minéraux
qui d’ailleurs appartiennent évidemment a la meme
eSjl paroît que les cristaux d’Arendal étaient conpus
depuis un certain n o m b r e d’années. Nous apprenons
par l’Ouvrage que vient de publier le Cit.
Brochant ( i) , que le célèbre Widenmann les avoit
décrits, sans leur donner de nom, à la suite du
glasiger strahlstein, avec lequel il leur trouvoit
beaucoup de rapport. -
4, Suivant M. Dandrada , l’épidote, dit akanticone
, est un peu électrique par la chaleur (2).
J’ai essayé de vérifier ce fait, en employant dii-
férens cristaux, et en apportant aux expériences
tout le soin et toute l’attention dont je sms capable
, et je n’ai jamais pu obtenir la moindre
apparence d’électricite.
5. Les seuls cristaux transparens d’épidote que
j’aie vus; venoient de Chamouni; ce sont de ceux
q u i , selon-Saussure, ont été nommés schorls ai-
mie-marines. Leur surface a un éclat très-vif, et
ils prennent un beau poli. Mais le peu d’mtensité
de leur couleur verte, offusquée d’ailleurs par une
teinte sombre , rend ici le nom $ aigue-marine
très-impropre , même dans' le sens qù y attachent
les lapidaires. ________________
(1) Traité de Miner., 1 .1, p. 5i 3.
(2) Journ. de plrys., fructidor, an 8 , p. 24°*
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