de rouge, de bleu et de jaune que dans lès télésies ,
et tantôt un chatoyement qui se développe de
même sur un plan parallèle à la base des cristaux
prismatiques.
Si nous consultons maintenant les résultats des
analyses du corindon et de la télésie j faites par
le célèbre chimiste de Berlin, nous trouverons
que les deux substances sont presque entièrement
composées d’alumine : seulement le corindon a
donné cinq ou six pourcent de silice, tandis que
cette terre est nulle dans la télésie. H seroit à dé—*
sirer que nous eussions aussi une bonne analyse
des corindons de Ceilan, qui me paraissent les
plus purs.
Je ne prétends pas décider ici la question. Mais
j’ai pensé que du moins jetois bien dans le cas
d imiter plusieurs savàns distingués, entre autres
le célébré Linnoéus, qui confioient à leurs lecteurs
les doutes dont ils ne pouvoient se défendre, et
qu ils laissoient à d’autres ou se réservoient à eux-
mêmes le soin d’éclaircir. J’ajouterai même que
l’idée du rapprochement dont il s’agit ne séroit
pas neuve. Bournon, l’un de nos minéralogistes
qui ait cultivé la cristallographie avec le plus d’ardeur
et de sagacité, après avoir regardé le corindon
comme une variété de feld-spath, a fini par
être convaincu de son identité avec la télésie.
Dans l’hypothèse de cette identité, le rhomboïde
du corindon deviendrait la forme primitive cominune
à tous les cristaux , et la molécule sousfrac-
tive seroit semblable à ce rhomboïde. Il n’y aurait
de changement que dans la figure de la molécule
integrante : car alors il faudrait concevoir que tous
les petits rhomboïdes qui représenteraient les molecules
soustractives , fussent divisibles comme
ceux de la chaux fluatee, et de plusieurs autres
substances, suivant des plans qui passeraient par
leurs diagonales horizontales, de manière que chacun
d’eux se résoudrait en un octaèdre, plus deux
tétraèdres ; et en appliquant ici le raisonnement
que nous avons fait, par rapport a la chaux flua-
tée ( i ) , on adopterait de préférence, pour molécules
intégrantes , les té traèdres, qui se trouveraient
de même réunis par leurs bords.
Il seroit facile, dans cette hypothèse, de traduire
les lois de décroissement d’où nous avons
fait dépendre les cristaux de télésie, en celles qui
seraient relatives au noyau rhomboïdal du corindon
(2). Ainsi, pour nous borner à un seul exemple,
la télésie que nous avons nommée unitaire,
naîtroit alors d’une loi intermédiaire, qui aurait
pour signe représentatif (E 2 2E D 1 R 2 ).
3. Les Chinois emploient la poudre de corindon
pour couper le cristal de roche et les autres
(0 Voyez t. I I , p. 250 et suiv.
( ) Ce seroit un des cas dont nous avons parlé dans la
partie géométrique, t. II, p. &j.