tiré de ce dernier endroit des masses de 5o à 60
livres (.24 à 29-kilogrammes ) , qui ne tenoient à
rien et étoient seulement enveloppées d’une terre
grasse (1). Mais de toutes les masses considérables
d’argent qui ont été citées, aucune n’approche de
celle dont parle Albinus dans la Chronique des
mines de Misnie. C’étoit un bloc du poids de 400
quintaux ( environ 196 kilogrammes ) , qüi fut
trouvé à Schnéeberg, en 1478 (2).
2. L ’argent fondu , en se refroidissant lentement,
produit des dendrites semblables à celles de l’or 4
composées de petits octaèdres implantés les uns
dans les autres, et dont l’assemblage imite à peu
près une pyramide. C’est sous cette forme que
Tillet et Mongès ont fait cristalliser l’argent. Mais
Pelletier j en opérant sur une masse qui ne pesoit
guère que 6 decagrammes , a obtenu dès octaèdres
complets ] dont les faces âvoient à peu près 8 millimètres
de côté (3): i '> r '-u?,:.
(1) Nouveau syst. de minér. , p. 278.
(2) Albert dé Saxe étànt descendu dans la mine, fit apporter
son dîner sur ce bloc,, et dit aux convives : l’empereur
Frédéric est un puissant ; seigneur • mais vous conviendrez
que ma table vaut mieux, que la sienne.
Différens auteurs rapportent que; le bloc .dont il s’agit
pesoit 400 quintaux Mais Àgricola, qui écrivoit sur les lieux,
peu de temps après la mort d’A lbert, dit qu’il n’a trouvé
personne qui se rappelât le poids de cette inasse.
(3) De Lisle , t. I I , p. .439 , note 17.
3. L ’argent est, après l’or et le platine, le plus inaltérable
des métaux. Le contact de l’air n’agit sur
lui qu’au bout d’un temps considérable, et ne le
ternit que légèrement. Mais sa surface se noircit
dans les endroits d’où s’élèvent des vapeurs sulfureuses
et inflammables; •
4. Ce métal, exposé à'un feu actif, sè calcine â
la. longue, et se couvre d’une croûte vitreuse olivâtre,
qui paroît être un véritable oxydé d’argent.
Macquer n’étoit parvenu à oxyder ainsi l’argent,
quen le faisant, fondre à vingt reprises , au féu de
porcelaine. Mais Lavoisier y a réussi dans l’espace
de quelques secondes, à .l’aide du feu animé par
l’air vital (1). .
5. On a observé que Il’argent rendoit Un son
plus clair et', pour ainsi dire~, plus ouveft que les
autres métaux. Ce timbre particulier a été désigné
sous le nom.de son argentin. v
6. Il e.st remarquable que l’argent, allié avêe
Hiie proportion considérable dor ou de cuivre ,
conserve sa couleur blanche. La même chose a
lieu par rapport à l’antimoine et aux autres métaux
.blancs:, tandis qu’une petite quantité de cuivre
mêlée avec 1 or, change sensiblement le ton de couleur
de ce métal, et le fait passer à un jaune en
quelque sorte- éxallé. Cette observation a fait con-,
jectur^r à Newtop., qüe Ips j^articules. dès métaux
4l) Mem, de 1 Acad. des Sciences , 1783 , p. 4o6. ■ ! — ’