tal de cette région , et supporte les roches secondaires
qui constituent les sommets. En brisant
cette roche , on aperçoit à la jonction des quatre
prismes une petite tache noire , qui semble indiquer
qu’une portion de la roche a formé une
espèce d’axe , autour duquel ils se sont réunis.
2. Ce que la macle a réellement de singulier,
c’est la distinction des deux substances qui ont
concouru à sa formation. On voit quelquefois des
cristaux recouverts d’une enveloppe étrangère ,
mais qui est venue après coup se mouler sur leur
surface. D’autres admettent entre leurs molécules
une substance d’une nature différente 3 mais qui
s’y trouve tellement disséminée , que l’oeil ne la
discerne pas. Ici , au contraire, lés deux matières
paroissent avoir cristallisé à la fois, en formant
une espèce de compartiment où elles tranchent l’une
sur l’autre.
On s’aperçoit cependant, en examinant de près
la substance noirâtre , qu’elle est mélangée de substance
blanchâtre ou nacrée. Dans les macles de la
ci-devant Bretagne , sa poussière a une onctuosité
sensible. Dans celle des Pyrénées, on distingue
quelquefois des couches chatoyantes, situées parallèlement
aux pans du prisme. Il seroit possible
que la figure quadrangulaire que prend la partie
noire des cristaux , provînt de son union avec cette
même substance nacrée , qui lui auroit imprimé
le caractère de sa propre forme, comme cela a
D E M I N É R A L O G I E . 273
lieu par rapport à d’autres minéraux. Mais il res-
teroit à expliquer pourquoi le mélange n’est pas
uniforme dans toute la masse , et pourquoi la
substance blanchâtre s’empare de certaines parties
du cristal, à l’exclusion de l’autre. 3°. Cette substance a beaucoup de rapports,
par son aspect et par l’onctuosité de sa poussière ,
avec celle qu’on a nommée pierre de lard 3 et dont
nous avons parlé à l’article du talc. Mais, dans
quelques cristaux, elle prend un tissu très-sensiblement
lamelleux , avec une dureté plus considérable
, qui la rend capable de rayer le verre.
Quant à la matière noirâtre, elle présente les
mêmes caractères que la roche qui enveloppe les
prismes. On remarque , au moins dans les macles
fje Bretagne , que cette matière va ordinairement
en s’amincissant, d’une extrémité du prisme vers
l’autre ; en sorte qu’après avoir commencé par
occuper toute l’épaisseur de ce prisme , elle finit
par se réduire à un simple filet. Les portions qui
forment les rhombes des coins partent de la
base de cette espèce de pyramide, comme d’un
tronc commun, d’où elles se distribuent dans
l’intérieur du cristal, et les lignes parallèles aux
côtés semblent être autant d’expansions de celles
qui sont dirigées diagonalement. Au reste, il
est facile de voir que cet assortiment est en rapport
avec le mécanisme de la structure ; car le
rhombe central et ceux des coins ayant leurs bords Tome III. 1 s