Au reste, quelqu’effort que l’on fasse pour ramener
la nomenclature à la simplicité et à la précision
, il y aura des substances métalliques si composées
, que leurs dénominations s’en ressentiront
nécessairement. Ainsi, pour désigner la mine connue
sous le nom à'argent rouge, qui, suivant les
analyses de Klaproth et de Vauquelin , est une
combinaison d’oxyde d’argent avec l’oxyde d’antimoine
et le soufre, il faudra dire argent anti-
monie sulfuré ( i) ; dénomination qui se trouvera
encore alongée par les épithètes relatives aux
formes cristallines. Rien n’empêchera, dans ces
sortes de cas, de se servir d’un nom vulgaire plus
concis, tel que celui d"argent rouge, comme d’une
indication plus commode, lorsqu’on fera l’histoire
de la substance, et par tout où l’on voudra éviter
une prolixité qui ne serviroit qu’à ralentir la marche
du discours. Mais il faut que la méthode conserve
son uniformité, et que sa partie descriptive
emploie des dénominations assorties à l’ensemble
des principes que présente chaque substance, et
d’acidifères de véritables combinaisons d’un minéral avec
tm acide. Nous aurions pu parer à cet inconvénient, en
disant substances acidées au lieu de substances a c id ifères.
Mais cette dernière dénomination a paru devoir être
preferee. Apres tout, il suffira de se rappeler que le mot
d acide emporte avec lui l’idée d’une combinaison intime.
(1) On sous-entend ici le mot oxydé à la suite à'argent,
pour la raison que nous avons dite plus haut,
dictées par la science elle-même. On ne pourroit
les abréger, qu’en exprimant la même chose en
moins de mots.
Nous avons dit que les-métaux n’existoient pas
toujours à l’état de natif dans le sein de la terre.
Mais l’a r t , en faisant subir l’action du feu à ceux
qui sont combinés avec d’autres substances, parvient,
par divers procédés, à les débarrasser, et
à les obtenir dans l’état de pureté. On désignoit
les métaux ainsi épurés, à l’aide de la fusion, par
le mot de régule, puisé dans la langue des alchimistes
, et l’on a même étendu ce mot aux métaux
qui étant d’abord à l’état de natif, avoient ensuite
été fondus, auquel cas ils avoient aussi éprouvé
une dépuration, parce qu’il n’existe peut-être pas
une seule substance métallique qui, dans son gisement,
soit exempte de tout mélange. Nous remplacerons
, dans l’un et l’autre cas, le mot de régule
par celui de fo n te , et nous dirons la fonte de l’or,
de l’argent, du plomb , etc., ou l’or fondu, l’argent
fondu, etc., pour indiquer chacun de ces métaux
amené , par la fusion, à un grand degré de pureté.
Les fontes des métaux sont susceptibles de cristallisation
, à l’aide d’un procédé semblable à celui
que Rouelle a employé le premier par rapport au
soufre , et qui consiste à laisser figer la surface du
métal, puis à percer la croûte qui s’y est formée,
et à survider le creuset. Après le refroidissement,
on brise ce creuset, et on le trouve tapissé à