Les métaux les plus usuels, comparés relativement
à leur éclat, se rangent dans l’ordre suivant
(i).
Platine.
F e r, ou plutôt acier.
Argent.
Or.
Cuivre,
Etain, -
Plomb,
2°. Couleur. Nous avons déjà remarqué ailleurs
que les couleurs, qui, dans la plupart des autres
substances, dépendent d’un principe étranger ,
sont, au contraire, dans les métaux, l’effet de la
réflection immédiate de la lumière sur les molécules
propres , d’où il suit qu’un métal pur a constamment
la même couleur.
Dans les métaux dégagés de tout mélange, la
variation des couleurs est resserrée entre des limites
étroites. Ces couleurs se réduisent, en général, à
deux , savoir : le blanc tantôt p u r , comme dans
l’argent ; tantôt tirant sur le gris , comme dans
l’étain ; tantôt livide, comme dans le plomb, etc. 5
(1) Ce tableau et ceux qui suivent, ont été tirés du dictionnaire
de chimie de Macquer, à l’exception de ce quf
concerne la ductilité et la ténacité du platir\e , que j’ai emprunte
d un mémoire lu à l’institut national par le Citoyen
Guy ton, le i er. messidor, an 5 , et que ce savant a bien
voulu me communiquer.
et le jaune tantôt pur, comme dans l’or; tantôt
rougeâtre, comme dans le cuivre. Tous les hommes
distinguent aisément ces nuances, au moins
par rapport aux métaux qu’ils ont l’habitude de
voir.
Les mêmes teintes se retrouvent à peu près dans
les substances métalliques composées, qui conservent
encore le brillant métallique. Mais souvent
elles différent totalement des couleurs qu’avoientles
métaux purs. Le fer combiné avec le soufre passe
au jaune de bronze ; l’argent uni au même principe
prend le gris livide du plomb , etc.
Lorsqu’on triture ou qu’on lime une des mêmes
substances, soit simple, soit composée , de manière
à la réduire en poussière très-fine, le brillant
métallique fait place à la couleur noire j ou
d’un gris-noirâtre. Newton avoit déjà remarqué
ce phénomène par rapport aux métaux blancs (1 );
mais il s’étend aussi à ceux qui offrent d’autres
teintes, en supposant toujours que ces teintes soient
relevées par l’éclat métallique ; et si en triturant
le fer de l’île d’E lbe, on obtient une poussière
dont la couleur noire est nuancée de rougeâtre ,
cette nuance provient des particules oxydées qui
étoient mêlées au fer métallique.
A l’égard des substances de cette classe, qui ne
sont point à l’état de métal, telles que le cuivre
(1) Optice lucis, lib. I I , pars 3 , prop. 7.
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