l’intérieur, de cristaux ordinairement groupés ,
qui sont cubiques, ou octaèdres. On a cru que le
vide laissé par le métal qui étoit sorti du creuset-,
favorisoit la production des cristaux. La vérité est
qu’ils se forment au milieu même du métal encore
en fusion , par le rapprochement des parties qui
se refroidissent les premières. Il en est de ce métal
à peu près comme de l’eau, qui se congèle,
c’est-à-dire, cristallise, au milieu de l’eau même
encore liquide. On ne fait autre chose, en survidant
le creuset, que mettre à nu les cristaux déjà
formés, et empêcher qu’ils ne soient saisis par le
métal environnant et ne se perdent dans la masse
refroidie. C’est ce que prouve une observation du
Cit. Dupouget, qu i, au lieu de survider le creuset
qui renfermoit du bismuth en fusion, se contenta
de cerner, avec la pointe d’un canif, la croûte extérieure.
Ayant ensuite enlevé cette croûte, il en
trouva la surface inférieure chargée de belles cristallisations
de bismuth.
Les valeurs relatives des métaux, considérés sous
le point de vue du commerce, et le rang que chacun
occupe dans l’estime des hommes, ont influé
sur l’arrangement qu’on leur a donné dans les méthodes
elles-mêmes. Ainsi, toutes les mines qui rem
fermoient de l’o r , ne fut-ce qu’accidentellement et
en petite quantité , ont été regardées comme autant
d’espèces distinctes et placées dans le genre
de l’or.
La même chose a eu lieu par rapport à l’argent
et au cuivre associés à d’autres métaux d’une
moindre valeur commerciale ; et par une suite
de ce principe, on s’est permis plusieurs doubles
emplois , en plaçant telle mine alliée avec un métal
plus noble, dans le genre de ce métal, et en remettant
dans son propre genre§ la même mine réduite',
du moins à peu près, à ses principes essentiels.
Bergmann avoue que ce mode de classification
n’a aucun fondement physique ; mais il pense
qu’on doit le préférer en faveur des mineurs, qui,
sans cela, seraient obligés de chercher, sous des
noms étrangers , la plupart des substances qui sont
à leur égard des mines d’o r , d’argent ou de cuivre
(i).
Il nous a paru, au contraire, qu’une méthode
devoit offrir aux mineurs, comme à tous les minéralogistes,
un moyen d’étudier la nature en elle-
même , indépendamment de toute considération
étrangère-, et que l’avantage de réunir sous un
même titre tout ce qui concerne un même objet
d’exploitation, devoit le céder à celui de mettre
chaque être à sa place, et de le présenter sous ses
véritables rapports avec tous les autres. Et peut-
être est-il intéressant, même pour ceux qui se
livrent à la pratique, que la méthode, par la manière
seule dont elle est combinée, leur offre
(1) Sciagraphia regni miner. , p. 16.