balme d’A uris, en Oisans, dans le ci-devant DauT
phine, sur une roche argileuse, où ils sont accompagnés
de quartz cristallisé, d’asbeste, d’épidote
et de feld-spath quadridécimal, dit schorl blanc.:
Ils y ont été découverts par le Cit. Blonde. Il y
en a aussi aux Pyrénées, près de Barrège, où ils
sont engagés dans des cristaux de chaux carbo-
natée.; et le Cit. Dupuget en a observé dans les
granités des environs d’Alençon. La même substance
se trouve en Saxe, près de Thum, d’où lui
est venu le nom de Thumerstein ; et en Norwège,
près, de Konsberg. M. Manthey ma donné des
échantillons de cette dernière , où elle est en petits
cristaux qui reposent sur une chaux carbonatée mêlée
d anthracite , d’argent natif et de plomb sulfuré.
2. Le cristal le plus gros que j’aie vu de cette
substance , avoit environ 3 centimètres , ou treize
lignes g de largeur. Communément les' cristaux'
d’axinite n’ont guère que la moitié de cette dimension
, et il y en a de beaucoup plus petits.
3. La couleur de l’axinite violette est due probablement
au manganèse celle de l’axinite verte
provient d’un mélange de chlorite. Il y a des cristaux
qui ont xine partie violette et l’autre verte \
et j ai observé quelquefois que celle-ci avoit une
différence de configuration avec la partie violette,
ce qui semble prouver que la présence d’une matière
étrangère , en faisant varier l’action du fluide
sur les molécules cristallines, influe dans la production
des formes secondaires. Ce que j’ai dit de
l’absence des stries et autres irrégularités sur les
cristaux tout entiers de couleur v e r te , confirme
la remarque faite par Dolomieu , à l’égard de plusieurs
substances minérales, savoir que cette addition
d’un principe terreux accidentel, qui sem-
bleroit d’abord devoir gêner la cristallisation, la
ramenoit, au contraire , quelquefois vers la régularité
et la perfection (1).
4. Romé de Lisle qui, le premier, a fait con-
noître les cristaux d’axinite, avoit reçu du Cit.
Schreiber ceux qui ont servi à sa description, peu
de temps après la découverte de cette substance
dans l’Oisans. Leur forme, voisine de celle du
rhomboïde, lui parut annoncer un rapprochement
entre ces cristaux et la variété de tourmaline, appelée
schorl lenticulaire. A la vérité , il remarqua
que l’angle solide du : sommet qui, dans le schorl
lenticulaire, résultoit de la réunion de trois angles
(1) Concevons que le liquide où se sont formés les cristaux
violets n’ait pas eu assez d’action sur les molécules,
pour les empêcher de prendre , en vertu de leur affinité
mutuelle, un mouvement plus accéléré que ne l’exigeoit
une cristallisation régulière. Il se peut que dans le liquide
où les cristaux verts ont pris naissance, les molécules de la
chlorite, en unissant leur force à celles des molécules aqueuses,
ayent en quelque sorte modéré l’impétuosité des molécules
de l’axinite,;de manière à régulariser l’effet de leur
tendance les unes vers les autres.