extrémités, en sorte qu’elles sont nulles ou presque
nulles dans un espace sensible situé vers le milieu
de la pierre. C’est une suite de ce que les molécules
électriques agissent les unes sur les autres,
en raison inverse du carré de la distance , et il en
résulte que les centres d’actions ( i) sont peu éloignés
des extrémités. Effectivement, si l’on fait aller
et revenir une tourmaline vis - à - vis d’une des
boules de la petite aiguille de cuivre, on observera
que cette boule a une tendance marquée vers
un point de la pierre voisin de l’extrémité; mais
lorsque la boule répondra à la partie moyenne ,
en sorte que le centre d’action, par son éloignement,
n’ait plus de prise sur elle, on ne verrai
faire à cette boule aucun mouvement sensible.
C’est un fait très - remarquable que cette distribution
graduée et symétrique des deux fluides ,
à laquelle se prête la tourmaline, par une suite de
sa nature et du mécanisme auquel est subordonné
l’arrangement respectif de ses molécules, de manière
qu’il en résulte un système d’actions que nous tende
la quantité de fluide libre répandue dans un certain espace
, divisée par ce même espace.
( i) On appelle centre d’ action un point tellement situa
dans 1 intérieur d’ün corps qui agit par attraction ou par répulsion
sur un autre corps, que si toutes les molécules attrac-
tives ou répulsives se trouvoient concentrées dans ce point,
la somme de leurs actions seroit la même que quand elles
sont distribuées dans toute la masse du corps.
ferions inutilement d’imiter avec les corps que nous
soumettons aux expériences ordinaires d’électricité.
p. Soit T (jîg- i 3i) une tourmaline qui ait son
centre d’action résineuse placé en A , et son centre
d’action vitrée placé en a. Si l’on met en présence
de l’extrémité R un fil de soie dans l’état résineux.,
comme celui qui termine le bâton de cire d’Espagne
électrisé par frottement, et qu’on fasse faire
à la tourmaline de petits mouvemens alternatifs
de droite à gauche, et réciprQquement, on verra
le fil de soie se détourner en sens contraire, pour
é viter l’extrémité R ; et si l’on approche ; un peu
plus la tourmaline, le fil se portera tout à coup
par un mouvement curviligne vers le point A.
Si l’on présente ensuite au fil les points situés un
peu au-delà de A , et tous les suivans jusqu’à l’extrémité
opposée U, il y aura partout attraction; mais
si l’on emploie un fil * qui ait l’électricité vitrée,
comme celui qui seroit attaché à un tube de verre
que l’on auroit frotté, et qu’on l’approche de l ’extrémité
U , il évitera de même d’aller toucher cette
extrémité, et se portera vers le point a ; et tous les
points situés au-delà de a jusqu’à l’extrémité R , agiront
sur lui par attraction| en sorte que l’on n’aura
point précisément l’inverse des effets précédens ,
puisque, dans les deux cas, le fil est attiré par la
partie moyenne de la tourmaline.' Cette espèce de
paradoxe s’éclaircira , si l’on fait attention que la
partie moyenne étant dans l’état naturel, au mo-
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