dissolution dans les eaux voisines des mines de cuivre.
Celui qui se trouve naturellement cristallisé,
et qui est tres-rare , ou en concrétion, ou en forme
de poussière disséminée sur la surface des pierres, a
été déposé par les eaux qui en étoient chargées (i).
Ce sont ces eaux que l’on a nommées cémentatoi-
res, parce qu’on a pensé que , dans certaines cir-
contances, le cuivre en étoit précipité par l’intermède
du fe r , comme nous l’avons expliqué à l’article
du cuivre natif. A l’égard des variétés de forme
que nous avons déérites, elles provenoient de cristallisations
obtenues artificiellement par différens
chimistes.
2. L’origine du cuivre sulfaté a été bien connue
des anciens. Ils donnoient à ce sel le nom de
calcanthe, qui signifie fleur de cuivre. Pline dit
qu’on le retiroit des eaux de certains puits ou
étangs qui se trouvoient en Espagne. Il ajoute
qu’on mêloit une certaine quantité de cette eau
avec une mesure égale d’eau douce, et qü’après
avoir fait bouillir le mélange , on le versoit dans
des cuves de bois. Au-dessus de ces cuves étoient
fixées des solives transversales , d’où pendoient
des cordes auxquelles on avoit attaché des pierres
, pour les tenir tendues; La matière du calcanthe
s’attachoit à ces cordes, sous la forme de
grains vitreux, dont Pline compare l’assemblage
( i) Waller., syst. miner., t. I I , p. 20 et §®f
à une grappe de raisin. On retiroit ces grains et
on les faisoit sécher pendant trente jours. Leur
couleur étoit d’un très-beau b leu, et on les re-
gardoit comme une espèce de verre : vitnim esse
creditur (1). Peut-être est-ce cette opinion qui
a donné naissance au mot vitriol. Quoi qu’il en
so it, on voit par le passage que nous venons de
citer, que les anciens connoissoient certaines circonstances
remarquables de la cristallisation ,
telle que la réunion plus prompte et plus abondante
des molécules cristallines autour des corps
que l’on plonge dans le liquide où elles sont tenues
en dissolution.
3. Parmi toutes les formes primitives des minéraux
, celle du feld-spath et celle du cuivre
sulfaté sont jusqu’ici les seules qui présentent
le parallélipipède obliquangle, avec trois mesures
d’angles différentes ; en sorte qu’il n’y a de similitude
qu’entre les faces opposée^ deux à deux.
Mais cette forme , dans le feld spath , porte certains
caractères de symétrie, tels que des incidences
de 9od et de I20d pour les faces adjacentes
, au lieu que dans le cuivre sulfaté, la forme
primitive est irrégulière sous tous les aspects , ce
qui ne fa it, au reste, que compliquer et rendre
plus pénible le calcul des lois de décroissement,
(1) Pline, liist. nat., 1. XXXIV, c. 12,