ou sous la forme d’une croûte plus ou moins
épaisse adhérente à une autre substance.
A n n o t a t i o n s .
1. On trouve de l’argent muriaté à Johann-
Georgenstadt et à Freyberg en Saxe , à Guadalcanal.
en Espagne, au Pérou et au Mexique, en
Amérique , à Sainte-Marie-aux-Mines en France,
etc. Sa gangue est assez communément le quartz
et quelquefois la chaux carbonatée. Celui de Geor-
genstadt est engagé dans une ocre ferrugineuse.
On en a trouvé, en Sibérie, qui servoit de support
à l’or natif. Celui du Pérou forme un enduit
sur la surface de l’argent natif en masse.
2. Les cristaux d’argent muriaté sont ordinairement
très-petits et groupés confusément. Les plus
considérables ont environ 7 millimètres , ou 3 lignes
d’épaisseur; mais on en a quelquefois rencontre
des masses du poids de plusieurs kilometres.
3. Il paroît, par des descriptions d’anciens auteurs
(1), que la transparence de l’argent muriaté,
lorsqu’il est réduit en lames minces, avoit fait donner
d’abord à cette substance le nom de mine
d ’argerit vitreuse, qui a été appliqué depuis a 1 argent
sulfuré.
4. L ’argent muriaté est une des substances mé-
(1) Mattliesius in sarepta , x685, Fabricius de rebus me-
tallicis, i 566.
talliques les plus recherchées, à cause de sa rareté.
Son peu d’apparence est cause qu’il échappe à
l’attention ; en sorte que la difficulté de le recon-
noître provient de ce que souvent il ressemble à:
ces matières sales et terreuses, sans caractère , que
l’on néglige, o u , si l’on v eu t, de ce qu’il ne ressemble
à rien. Les naturalistes qui en soupçon-
nent la présence sur un morceau, le reconnoissent
quelquefois à l’aide d’une épingle, dont la pointe
s’y enfonce, comme dans la cire. Celui du Pérou est
décelé par l ’argent natif, auquel il sert d’enveloppe/
5. Lamine d’argent alkaline de Justi ( i ) , trouvée
à Annaberg, dans la basse Autriche, n’étoit
autre chose, d’après les expériences du célèbre
Klaproth (2), que de l’argent muriaté dissémine
en grains imperceptibles dans la chaux carbonatée.
6. L ’acide muriatique versé dans une dissolution
d’argent par l’acide nitrique, s’empare du métal
et forme avec lui un nouveau sel, qui est du muriate
d’argent. Ce sel, exposé à un feu doux, se fond m
en une masse semblable à de là corne, d’où elle
a pris le nom de lune cornée, et qui cristallise
aussi quelquefois en cubes. C’est une des imitations
les plus fidelles du travail de la nature auquel
l’art soit parvenu.
7. On savoit, depuis long-temps, que le fer
(x) Mem. chim., p. 1.
(2) Connoissance des minér., art. 9 , sect. 1.