cifique de la substance à laquelle il s’applique ,
l’emporte sensiblement sur celle du beril, et l’autre
en ce que la cassure compacte de cette substance
la distingue non-seulement du beril, mais encore
des autres minéraux avec lesquels ou pourroit être
tente de la confondre. Au reste, j’aurois désiré de
pouvoir observer par moi-même la variété annulaire
citée par Emmèrling , et dont les facettes
obliques à 1 axe , si elles étoient nettes, pourroient
servir à déterminer les dimensions respectives de
la molécule de la pycnite, et à les comparer avec
celles qui caractérisent la molécule de l’émeraude.
La différence entre les deux rapports serviroit à
faire encore mieux ressortir celle qu’indiquent entre
les deux substances les résultats de l’analyse et
les caractères physiques.
3. A 1 égard du nom de schorl blanc que l’on
avoit donné à la pycnite, il étoit d’autant plus
vicieux, qu’il servoit aussi à désigner une substance
toute différente , que j’ai reconnue il y a longtemps
pour appartenir au feld-spa.th, et qui est
désignée, dans ce Traité , par la dénomination de
feld-spath quad-ridécimal.
4* M. Kirwan termine la description qu’il donne
du beril schorlacé, en remarquant que ce minéral
passe au fe ld sp a th . On trouve plusieurs de ces
sortes de transitions indiquées dans les auteurs
étrangers , et j’ai cru qu’il ne seroit pas inutile
de faire ici quelques observations propres à éclaircir
un point qui tient à la philosophie de la science.
Que l’on nous parle du passage d’une roche à
une autre , par exemple, de celui du granité au
porphyre ( 1 ) , ou du gneiss au granité (2), ce langage
n’a pas de quoi surpréndre, parce que l’une
et l’autre roche étant des mélanges de parties qui
appartiennent à des espèces différentes * on conçoit
que ces parties peuvent varier à l’infini dans
leurs proportions, leurs volumes et leur arrangement
respectif; et il en résultera une succession
de nuances, à l’aide de laquelle l’une des
roches, telle qüe le granité, qui est composée
de parties comme engrenées les unes dans les autres
, sans apparence de gluten, sèra censée passer
au porphyre, dans lequel on observe une pâte
qui réunit des grains cristallisés.
Mais pour qu’il y eût une transition entre une
espèce proprement dite et une autre , comme entré
la pycnite et le feld-spath, il faudroit que la molécule
de la première, qui est un prisme triangulaire
équilatéral, subît, par degrés , dans ses angles
et dans ses dimensions respèctives j des chan-
gemens qui se terminassent par la forme d’un pa-
rallélipipède obliquangle , semblable à la molécule
du feld-spath. O r , cette supposition est inadmissible;
Les deux molécules ont êhacune une forme
(1) Saussure, voyage dans les Alpes , l 55.
(2) Ib. | N°; 1679;
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