ou | de ligne entre ses deux bases, est encore tout
a fait opaque, dans le sens de son a x e , tandis que
1 autre, qui est seulement un peu plus mince, a dans
le même sens une transparence très-marquée.
3. L explication physique des effets électriques
de la tourmaline, si nous voulions la présenter
dans toute son étendue, nous entraîneroit au-delà
des bornes que nous avons dû nous prescrire dans
ce Traite. Nous la réduirons à ce qu’elle a déplus
élémentaire , et nous tirerons ce que nous avons à
en dire , de la théorie des deux fluides, dont 1©
premier aperçu est dû à Dufày, des résultats
d Æpinus, qui a eu la gloire d’avoir appliqué, le
premier, la géométrie à l’électricité, et des importantes
découvertes à l’aide desquelles Coulomb ,
en partant du point où étoit resté Æpinus, a élevé
la science à un haut degré de perfection , dans
cette belle suite de mémoires où l’on admire l’adresse
avec laquellé il a su manier égaleraient l’expérience
et le calcul.
La manière la plus simple de concevoir les phénomènes
dont il s’agit, est de les attribuer aux actions
de deux fluides différens, qui composent le
fluide électrique , dont l’u n , que nous appellerons
Jluide vitré, produit les phénomènes dus à l’électricité
que Franklin nommoit positive ,* et l’autre,
qui sera le Jluide résineux, produit ceux que le
même savant faisoit dépendre de l’électricité négative.
T elles sont les propriétés de ces deux fluides
D E M I N É R A L O G I E . 45
que les molécules de chacun se repoussent à distance
, en raison inverse du carré de cette distance,
et attirent celles de l’autre 9 fluide suivant la même loi (i).
4. Lorsque la tourmaline est dans son état ordinaire
(e t il en faut dire autant des autres co rp s ),
les deux fluides qui composent son fluide naturel
(2) , étant comme neutralisés l’un par l’autre,
n’exercent aucune action sur les corps voisins, c est-
à-dire, que leurs forces sont en équilibre. Mais si
l’on fait chauffer la tourmaline , alors la présence
du calorique détermine une force qui décompose
le fluide électrique renfermé dans cette pierre ;
en sorte que l’une des extrémités , telle que U
(Jîg. 128 a ) , devient le siège de l’électricité due
au fluide vitré, qui est sorti de la combinaison, et
que l’autre extrémité R devient celui de l’électricité
due au fluide résineux, rendu de même à l’état
de liberté.
Ces deux fluides restent engagés dans la tourmaline
, parce que cette substance est du nombre
des corps non-conducteurs , ou qui ne transmettent
pas l’électricité; au lieu que quand c’est le fluide
d’un corps conducteur, par exemple, d’un métal
(1) Mém. de l’Acad. des S c ., an 1785 , p. 572.
(2) Chaque corps renferme une certaine quantité de
fluide électrique qui lui est propre, et qui dépend de sa
nature.