sence d’un corps sollicité par une électricité quelconque,
est toujours attiré, en conséquence de ce
que le corps électrisé, agissant aussitôt sur lu i, le
met dans un état contraire au sien.
Mais si l’on place sous l’une des boules de l’aiguille
un bâton de cire d’Espagne électrisé par
frottement, cette boule ayant acquis l’électricité
vitrée, contraire à celle de la cire qui agit sur
e lle , sera repoussée par le pôle vitré de la tourmaline
, et attirée par le pôle résineux ( t. 1 3
p. 240 ).
7. Si l’on présente un des pôles de la tourmaline
à des corps légers , tels que des grains de
cendre ou de rapure de bois, chaque grain devenant
de même un petit corps électrique, dont la
partie tournée vers le pôle qui agit sur lui a acquis
une électricité contraire à celle de ce pôle, se
portera vers la tourmaline. Parvenu au contact,
il y restera appliqué, parce que le fluide de la
tourmaline, qui est un corps non-conducteur, ne
pouvant se communiquer à lu i, tout reste dans le
même état qu’auparavant. Cependant il arrive assez
souvent que quelques-uns de ces grains, aussitôt
qu’ils ont touché la pierre , sont repoussés. Cet
effet a lieu, lorsque le petit corps a rencontré quelque
molécule conductrice ferrugineuse ou autre,
située à la surface de la tourmaline (1). Dans ce
(1) II faut remarquer que le petit corps dont il s’agit, est
lui-méme d’urte nature conductrice.
cas,
cas, si l’on suppose, par exemple , que Cette molécule
eut l’électricité résineuse , une portion de
son fluide passera sur la partie contiguë du petit
corps, qui est occupée par du fluide v itr é , et
s’unira avec ce fluide en le neutralisant. Alors le
fluide résineux qui enveloppoit l’autre partie du
petit corps se trouvant en excès , ce corps sera
tout entier à l’état résineux ; d’où il suit que la
molécule conductrice qui est dans un état semblable
, le repoussera. On voit par là de quelle manière
on doit entendre ce qu’ont dit quelques auteurs,
que la tourmaline attiroit et, repoussoit indifféremment'par
les deux bouts, sans produire
ces effets constans d’attraction d’un côté, et de répulsion
de l’autre , qu’on lui avoit attribués (1).
Ces derniers effets n’ont lieu qu’avec une tourmaline
placée vis-à-vis d’un corps qui est déjà lui-
même dans un certain état d’électricité. Les autres
qui sont variables ont rapport au Gas où les corps
sur lesquels agit la tourmaline, étoient primitivement
dans leur état naturel.
8. Dans une tourmaline, les densités électriques
(2) décroissent rapidement en partant dès
(1) On lit dans la nouvelle édition du Systemct naturoe
de Linnceus, par Gmelin, 179^, t. I I I , p< 16g, que la tourmaline
attire par un bout et repousse par l’autre des corpuscules
de cendre, ce qui n’est pas plus exact, si l’auteur suppose
que l’attraction et la répulsion soient constantes.
(2) La densité électrique a pour expression le quotient
T om e ÎII. d