suite que dans la tourmaline entière, il y a une'
serie de pôles alternativement vitrés et résineux; et
telles sont les quantités de fluide libre qui appartiennent
à ces diflerens pôles , que dans toute la moitié
de la tourmaline encore intacte, qui manifeste l’électricité
vitrée, les pôles vitrés des, molécules intégrantes
sont supérieurs en force aux pôles résineux
en contact avec eux, tandis que c’est le contraire
qui a lieu dans la moitié qui manifeste l’électricité
résineuse ; d ou il suit que la tourmaline est dans
le même cas que si chacune de ses moitiés n etoit
sollicitée que par des quantités de fluide vitré ou
résineux, égales aux différences entre les fluides des
pôles voisins. Maintenant, si l’on coupe la pierre
à un endroit quelconque, comme la section ne peut
avoir lieu qu’entre deux molécules, la partie détachée
commencera nécessairement par un pôle d’une
espèce, et se terminera par un pôle de l’espèce, contraire.
Nous reviendrons sür cette explication, lorsque
nous parlerons du magnétisme.
i 3. Dans toutes les variétés de tourmaline re-r
présentées par les figures, l’électricité résineuse
étoit au sommet inférieur, et l’électricité vitrée
avoit son siège dans le sommet supérieur, qui est
en général le plus chargé de facettes. Ainsi l’étude
des formes cristallines de cette espèce peut
servir à deviner d’avance les résultats des expériences
sur les attractions et répulsions de la
tourmaline. Mais la différence de configuration
entre les deux sommets est quelquefois si légèrement
exprimée, qu’elle pourroit échapper à l’oeil,
si rien n’avertissoit de la chercher.
Je dois remarquer ici que parmi les neuf pans
du prisme de la plupart des variétés ci-dessus,
il y en a trois qui naissent d’un décroissement par
une rangée sur les angles latéraux de trois rhombes
réunis autour d’un même sommet du noyau , tandis
que les angles analogues situés dans la partie
opposée ne subissent aucun décroissement. C est ce
qui est évident par la seule inspection des signes
représentatifs. Il suit de là qu’une tourmaline à
neuf pans , qui, auroit ses sommets composés du
même nombre de faces avec des inclinaisons égales,
ne laisseroit pas de déroger à la symétrie des cristaux
ordinaires. Au reste, je n’ai pas prétendu offrir
un principe qui fût sans exception, mais exposer
un résultat d’observations faites sur tous les
cristaux électriques par la chaleur et d’une forme
complète, que j’ai pu me procurer jusqu’ici.
14. Æpinus est le premier qui ait reconnu que les
attractions et répulsions de la tourmaline étoient
dues à l’action du fluide électrique (1). Il observa,
de plus , que cette pierre avoit toujours un de ses
côtés dans l’état positif, et l’autre dans l’état né(
1) Mém. de l’Acad. des Sc. et Belles Lettres de Berlin,
Iyôô , et recueil de différens mémoires sur la tourmaline ,
Pétersbourg, 1762.