prétendu que les diamans du Brésil étoient un
peu moins durs et moins parfaits que ceux des
Indes. On a cru encore que le diamant d’Orient
affectoit plus particulièrement la forme de l’octaèdre,
et celui du Brésil la forme du dodécaèdre ;
mais ces différences ne sont pas prouvées.
2. Plme le naturaliste dit que le diamant est
d’une dureté inexprimable ; il ajoute que ce corps
naturel triomphe des efforts du feu, au point de
n être pas même échauffé par cet élément ( i) ; et
c étoit de cette qualité prétendue, jointe à une
autre plus réelle, je veux dire l’extrême dureté
du diamant, que Ion avoit tiré le nom d'adamas,
qui, dans lajangue grecque , signifie indomptable.
3. Boyle est le premier, dit Henckel (2), qui
ait fait sortir les pierres gemmes de son trésor,
pour les livrer à l’action du feu. Il prétendoit que
plusieurs de ces pierres, et en particulier le diamant,
exhaloient, dans cette opération, des vapeurs très-
âcres et très-abondantes. Tout ce qu’il y avoit en
cela de reel, c étoit l’idée que le diamant étoit altéré
par le feu. En 1694 et 1695 , l’expérience
fut répétée a Florence, par les ordres du grand
duc de Toscane, à l’aide de la lentille de Tschir-
nausen, et on remarqua que les diamans, après
(1) Hist. nat, 1. XXX VII, c< 4.
(2) Pyritologie, Paris, 1760, p. 412.
s’être gercés et éclatés , finissoient par dispa-
roître (1 ).
L ’empereur François premier fit faire depuis ,
à Vienne , sous ses y e u x , plusieurs autres expériences
sur des diamans exposés à un feu de fourneau
très-violent et long-temps soutenu. Ces diamans
se dissipèrent sans qu’il en restât aucune
trace (2). Le Cit. Darcet fut le premier en France
à répéter ces expériences, qui lui réussirent avec un
simple fourneau de coupelle ordinaire , sans qu’011
fût obligé d’employer ni soufflet ni tuyau ( 3 ).
Macquer observa depuis que le diamant répan-
doit , en brûlant, une flamme légère , qui formoit
autour de lui une espèce d’auréole très - sensible
(4). Il dissipa un reste d’incertitude, par rapport
à la combustion du diamant, qui naissoit de
ce que ce minéral exactement enveloppé d’un enduit
de pâte de porcelaine, avoit paru brûler
sans le contact de l’air. Macquer fit voir que pendant
la Cuite de la porcelaine, il se formoit des
fentes et des gerçures capables d’introduire assez
d’air pour alimenter la combustion, et qui ensuite
se refermoient et devenoient insensibles par le refroidissement.
(1) Giornale de lètterati d’Italia, t. V I I I , art. 9.
(2) Magasin de Hambourg, t. X V I I I , p. 164 et suiv.
(3) 2e. mém. sur l’action d’un feu égal, etc. , p. 87.
(4) Fourcroy, élémens d’iiist, nat. et de chimie , èrîit.
1789, t. H, p. 314.