1. Le platine étoit resté inconnu ou négligé en
Europe, jusqu’au voyage entrepris en 1735, pour
déterminer la. figure-de la terre. XJn géomètre espagnol,
nommé don Ulloa, qui accompagnoit les
Académiciens envoyés au P é rou , y ayant trouvé,
du platine, annonça cette découverte dans la relation
qu’il publia de son voyage. Charles Wood,
métallurgiste anglais, qui ayoit rapporté le même
métal de la Jamaïque, en 1741, le soumit à diverses
expériences qu’il publia dans les Transactions
Philosophiques de 1749 et de iyôo. Depuis
cette époque, les physiciens et les chimistes ont
fait sur les propriétés du platine de nombreuses
recherches, qui ne sont pas encore épuisées.
2. Ce métal n’a été trouvé jusqu’ici que dans
les mines d’or d’Amérique , particulièrement dans
celles de Santa-Fé, près de Carthagène, et du
Choco, au Pérou» On nous l’apporte communément
en petits grains, ou en paillettes, les unes
anguleuses, les autres arrondies. Le Cit. Leblond
m’en a donné des grains, qu’il avoit trouvés au
Choco, et qui surpassent de beaucoup les grains
ordinaires. Le Cit. Gillet en a un d’une forme
ovoïde, qui a environ un centimètre, ou 4 lignes
| de longueur, sur 7 millimètres, ou trois lignes f
dans sa plus grande largeur, et qui pèse à peu
près 21 décigrammes, ou 4° grains du poids de
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marc. On a cité des morceaux beaucoup plus
considérables ; mais nous n’avons aucune preuve
bien certaine de leur existence,
3. Le platine 3 tel .qu’il nous vient d’Amérique,
est accompagné de plusieurs substances étrangères 3
telles que des paillettes d’or 3 du sable ferrugineux
et quelques molécules de mereure. Cette dernière
substance provient du travail même à l’aide, duquel
on extrait l’or associé au platine, en l’amalgamant
avec elle, pour achever de le séparer de
sa gangue-. 'On parvient assez aisément à trier le
platine 3 à l’aide de la chaleur, qui Vaporise le
mercure, du lavage, qui enlève le sable, et du
barreau aimante , qui s empare du fer.
4. Diverses expériences chimiques ont démontré
la présence de ce dernier métal dans l’intérieur
même du platine. On la reconnoît encore à l’attraction
que le platine exerce sur un corps aimanté
librement suspendu 5 mais je n ai réussi
qu’en employant des grains d’un certain volume,
et en substituant au barreau ordinaire une
aiguille très-sensible et très-mobile»
5. Parmi les divers savans qui ont travaillé sur
le platine, Buffon a prétendu que cette substance
n’étoit autre chose qu’un mélange d’ôr et de fe r,
dans lequel le fer étoit presque dépouillé de ses"
propriétés métalliques (1). L ’opinion générale est
(1) Hist, nat, des miner., ¿dit. in-12, t. Y , p. 424 et suiv.