gatif. J1 parvint même à apercevoir une petite
lueur électrique, produite parle contact du doigt
avbc une tourmaline placée sur un fer chaud, dans
une chambre très-obscure. Mais le plus bel usage
qu’il ait fait de la tourmaline, est d’avoir déduit de
ses phénomènes l’idée heureuse de ramenér à des
lois semblables la théorie de l’électricité et du magnétisme
(i).
15. Quoique les tourmalines transparentes soient,
en général, celles dont la propriété électrique ait
le plus d’énergie, on trouve aussi des cristaux
noirs et opaques de la même substance, qui possèdent
cette propriété à un haut degré. Mais dans
quelques tourmalines chargées de molécules conductrices
ferrugineuses et autres, Téleetricité est
très-foible où même nulle. Néanmoins, il est souvent
arrivé qu’ayant d’ahord soumis inutilement
une tourmaline à l’expérience, je parvenois ensuite
à obtenir des effets sensibles, en faisant
chauffer un petit fragment détaché de la masse;
et pris dans la partie qui me paroissoit approcher
davantage de l’état vitreux.
i Q. Les minéralogistes étrangers ont divisé leur
schorl , qui est notre tourmaline, en deux sous-
espèces, dont ils ont nommé l’une schorl électrique,
et l’autre schorl noir. Des deux caractères in(
i) Nous ferons connoître, à l’article du fe r , la liaison
qui existe entre ces. deux théories,.
diqués par ces noms, c’est celui que fournit la
couleur qui paroît avoir été choisi pour distinguer
les deux sous - espèces. Ainsi les tourmalines
vertes , bleuâtres, orangées et brunes appartiennent
à la première, et les noires forment
seules la seconde. Je doute que cette distinction
soit fondée, puisque les tourmalines brunes
et d e m i - transparentes passent imperceptiblement
au noir parfait joint à l’opacité ; et cette gradation
de nuances est d’autant moins susceptible d admettre
un point de partage, qu’on l’observe dans
les.tourmalines d’une même localité. A l’égard du
caractère emprunté de l’électricité , on convient
qu’en général il est commun a tous les schorls.
Mais M. Emmerling, dans son excellent Traité de
Minéralogie, indique une modification de ce caractère,
qui, si elle étoit réelle, marqueroit la limite
entre les deux sous-espèces. Elle consiste, selon ce
célèbre naturaliste , en ce que le schorl appelé
électrique , est le seul qui - étant trop chauffe
perde sa propriété électrique (1). J ai cherché a
vérifier ce fait , d’abord en supposant que M.
Emmerling avoit voulu dire que le schorl électrique
étoit le seul dont l’électricité fut détruite
sans retour , quand on avoit exposé cette substance
à une trop forte chaleur. Mais des tourma-
(1) Traduction du Cit. Brochant, Traité de Minéralogie,
y I , p. a33.