confondre des substances très-distinctes, sur la foi
d un caractère souvent peu décisif, lorsqu’on l’emploie
solitairement, on en v in t, comme par degrés
, jusqu a prononcer le mot de schorl, au seul
aspect d’une substance nouvelle, dont les cristaux
, lorsqu’ils étoient réguliers , se rapprochant
de la forme rhomboïdale, ou, dans le cas
d une cristallisation confuse, s’alongeant en prismes
chargés de cannelures et réunis par fascicules,
avoient avec les schorls déjà connus , un faux
air de ressemblance , que l’on prenoit pour l’air
de famille. Il suffisoit même quelquefois, qu’elle
ne ressemblât à rien de ce que l’on connoissoit.
_ On en iaisoit un schorl, par la seule raison qu’il
falloit en faire quelque chose. Un illustre géomètre,
le Cit. Lagrange, disoit, à cette occasion, que
le schorl étoit le nectaire ( i) des minéralogistes.
3. L ’une des substances avec lesquelles on pour-
roit être surtout tenté de confondre l’amphibole, au
premier coup d’oeil, est la tourmaline, particulièrement
lorsque 1 on compare l’amphibole dodécaèdre
avec la tourmaline équi-différente, où les faces les
plus surbaissées du sommet hexaèdre ont sensiblement
la même inclinaison que les faces r 9 r r t
P U 'g ' *53) des sommets de l’amphibole. Et si l’on
( i ) Nom donné par les botanistes, d’après Linnoeus, à
des parties de la fleur très-différentes par leur position, dans
les diverses espèces où on les considère.
SUpp°se avec Romé de L is le , et comme je fa -
vois d’abord fait moi-même, d’après des mesures
prises sur des cristaux peu prononcés , que le
prisme de l’amphibole soit régulier, le rapprochement
de ces deux corps , d’ailleurs souvent
opaques et d’une couleur noire , aura de grandes
apparences en sa faveur. La staurotide et le py-
roxène ont aussi, avec l’amphibole, certains traits
de ressemblance , qui , pour ne pas induire en erreur,
exigent qu’on y regarde de près. Ce sont
ces analogies qui ont suggéré le nom d amphibole,
comme pour avertir 1 observateur de ne' pas s en
laisser imposer par les dehors.
On auroit pu continuer d’employer le nom de
schorl, en l’appliquant à l’espèce dont il s’agit
ici. Mais ce nom qui sert, en Allemagne, à désigner
la tourmaline, eut laissé subsister une équivoque
qu’il étoit important d’éviter. Quant au
mot de hornblende, il étoit trop impropre pour
être conservé ; ce qui conduisoit à adopter une
nouvelle dénomination, pour remplacer celle de
schorl. Et peut-être même étoit-il bon de faire,
pour ainsi dire , un exemple de ce mot , qui avoit
occasionné tant d’erreurs, en le proscrivant de la
nomenclature des minéraux.
4. J ’ai indiqué plus haut ( 1 ) une propriété
géométrique des molécules de Famphibole , qui
(1) Page 5g , note 1.