
 
		chée ,  et  ils m’ont paru les mêmes que  ceux  qu’indique  
 de  Lisle.  J’ai  estimé  aussi  à  peu  près  la  
 direction  des joints naturels  dans  les mêmes  cristaux. 
   D’une  autre  part,  le  Cit.  Sage  ayant  bien  
 voulu  me  donner  quelques  cristaux  d’azur  artificiel, 
   détachés  d’un  très-beau  groupe obtenu  par  
 çe  savant  chimiste,  je  m’en  suis  servi' pour  déterminer  
 leur forme  primitive,  ainsi  que  leurs lois  
 de  structure ,  et  j’ai trouvé: entre  ces  derniers  résultats  
 et les précédons^ une conformité qui  donne  
 une  grande  vraisemblance  au rapprochement fait  
 par Romé de  Lisle  (i).  Si  cette  conformité se soutenait  
 dans  des  observations  plus  rigoureuses  r  
 jamais,  il  faut  l’avouer,  la  cristallographie  n’au-  
 rqit  offert  de  plus  fortes  raisons  pour  présumer 
 (1)  Nous  différons néanmoins ,  1?,  en  ce  que  ce  célèbre  
 naturaliste donne pour forme, primitive  l’octaèdre qui résul’   
 teroit de la réunion dès faces P ,  P  (fig. Ç9 )  ,  avec, les  faces  
 s ,  s ,  et  non  pas avec les faces M ,  M , Te qui provient dè  
 ee  qu’il  ne  considéroit que  la  forme  extérieure-;  saris avoir  
 égard à la structure ;  en  ce qu’il suppose  queToctaèd.re  
 primitif est rectangulaire ,  ou,  ce  qui revient.au même,  que  
 les arêtes qui répondent  à  D ,  F  ( ( } § . ) ,   font,  yn.  angle  
 droit,  tandis  que  cet  angje m’a paru constamment de  97d,  
 du moins sur les  cristaux  du Cit.  Sage-;  car je n’ai pu l’observer  
 sur les  cristaux  naturels.  Mais il est  prpbable  que Rome  
 de  Lisle n’a point mesuré  immédiatement  cet angle , et  que  
 la  quantité de  7e1,  qui fait  la différence ,  aura  échappé  à ses  
 yeux  sur  d’ausSi  petits  qbjets.,.,>: 
 l’identité  de  deux  substances.  Car  l’octaèdre  à 
 triangles  scalènes  est  une  des  formes  primitives  
 *  ,  
 qui  se  rencontrent  le  plus  rarement,  et  en meme 
 temps  une  de  celles  qui  s’écartent  le  plus des for-*  
 mes  régulières  communes  à  plusieurs  espèces.  La  
 diversité  qui  naît  d e  T a lo n  gement  en  sens  contraire  
 des  cristaux, n’est qu’une nuance à laquelle  
 il  semble même que l’on  doive  s’attendre,  lorsque  
 c’est  d’un  côté  la, nature,  et  de  l’autre  l’art  qui  
 opère.  Cependant  un  de  nos  plus  habiles  chimistes  
 ,  le  Cit.  Fourcroy,  allègue  contre  le  rapprochement  
 dont  il  s’agit ,  que l’azur naturel de  cuivre  
 ne  dorme  pas  d’ammoniaque  lorsqu’on  le  
 chauffe,  qu’il  n’est  pas  dissoluble  dans  l’eau,  et  
 ne  s’effleurit  point  à  l’air  comme  celui  qui  est  
 préparé  par  l’art  (i). 
 Il seroit intéressant  de pouvoir trouver  des cristaux  
 naturels  d’un volume  et  d’une  perfection “de  
 forme  qui  se  prêtassent, à  une  comparaison  rigoureuse  
 entre  leur  structure  et  celle  des  cristaux  
 artificiels.  Il  ne  le  seroit  pas  moins  d’examiner  
 chimiquement,  avec  un  nouveau  soin,  la  
 nature et la  composition  des  deux  substances qui  
 font  l’objet  de  cette  discussion  (2).  C’est  un pro- 
 (x) Eïém. d’hist. nat. et de chim.,  édit. 178g,  t. III, p. 824. 
 (2)  J’ai  observé  que  les  cristaux  du Cit.  Sage  se  dissol-  
 yoient  avec  effervescence  dans  l’acide  nitrique,  comme  
 ceux  de  la  nature. 
 Le Cit.  Chaptai  dit  dans  ses  Eléraens  de  chimie,  t. I I ,