qu’au fond ce passage né diffère de même de
celui qui a lieu pour les autres métaux, qu’en ce
qu’il répond à un degré beaucoup plus bas sur
le thermomètre. On conçoit sans peine comment
1 extrême opposé, c’est-à-dire, la vaporisation du
mercure, commence à s’opérer par une chaleur
modérée, qui, d’après une expérience d’Aehard,
est de i8d de Réaumur , et de 22à, 5 du thermomètre
centigrade (1).
Ce fut le 25 décembre 1769, que les Académiciens
de Pétersbourg,. ayant profité d’un froid
excessif qui régnoit alors dans ce pays,, et qu’ils
poussèrent , par des moyens artificiels, jusqu’à
un terme qui, dans leur estimation, répondoit au
2 i3 d du thermomètre de de Lisle (le 46 au-dessous
de zéro de Réaumur, et le 5y ,5 du thermomètre
centigrade ) , s’aperçurent que le mercure
contenu dans le tube ne descendoit plus. Ils
brisèrent la boule, et trouvèrent que le mercure
s’étoit figé. Ils réitérèrent l’expérience avec d’au-;
1res thermomètres., et parvinrent à obtenir le mercure
entièrement solide. Ils reconnurent que dans
cet état, il s’étendoit sous le marteau, comme les
métaux ductiles. / >
Le mercure, au moment où il se congèle, se contracte
subitement, en quoi il diffère spécialement
de l’eau, dont la plus grande contraction a lieu
par une température de plusieurs degrés au-dessus
(1) Joum. de phys., o c t., 1782.
de zéro, en sort£ qu’en continuant de se refroidir,
elle augmente, au contraire’, de volume , jusqua ce
qu’elle soit congelée. Et comme les premiers qui
observèrent la congélation du mercure , n’avoient
entre les mains d’autre thermomètre que celui
même qui servoit à l’expérience, ils jugèrent de
la quantité du refroidissement par celle de la contraction,
et fixèrent le degré de température requis
pour la congélation , plus bas qu’il n’étoit en effet.
Mais les observations faites depuis à la baie d ’Hud-
son par Hutchius, et en Angleterre par Caven-
disch , dans lesquelles on employa un thermomètre
à alcohol, comme indice de la température,
prouvèrent qu’il ne falloit au mercure pour se
congeler , qu’un froid d’environ 32d de Réaumur
( 4od du thermomètre centigrade ) (1). |
L ’expérience de la congélation du mercure a
été répétée à l’Ecole Central© des travaux publics*
aujourd’hui l’Ecole Polytechnique, parles Citoyens
Hassenfratz , W e lte f, Bonjour et Hachette, le 18
nivôse, an 5 , jour auquel la température de l’atmosphère
étoit d’environ qd au-dessous de zéro dé
Réaumur, (1 i d 2Ù ■ du thermomètre centigrade). Ces
physiciens , en employant un mélange de neige de
muriate de soude et d’acide nitrique, ont poussé
le froid artificiel jusqu’à 5i d de Réaumur ( 38d 'j'b1
du thermoïn. centigr< ). Le ihercure s’étant soli(
x) De Luc , idées sur la météorologie, t. I , p. 194.