listes, qui, ne cherchant qu a se procurer des spi-
neJles ou d’autres minéraux déjà connus , négli-
geoient, dans le triage, tout ce qui s’écartoit des
formes empreintes dans leur esprit. Iis voyoient
la corindon ; mais ils auroient eu besoin d’être
provenus , pour le regarder.
Il seroit meme possible qu’en s’arrêtant à l’aspect
de la forme , en général, on eut pris des
corindons basés pour des spinelles primitifs. J ’en
ai plusieurs qui ont diverses teintes de rouge de
ro se , de rouge violet et de bleu foncé, que j’ai
distingués des spinelles, avec lesquels ils se trou-
voient mêlés, soit en observant, à une vive lumière
, leurs joints naturels, qui 11e se montroient
que parallèlement aux six faces latérales, soit en
mesurant les inclinaisons de ces faces sur les bases ,
qui sont plus fortes d’environ i3 d que dans le
spinelle.
Mais il se presentoit un autre terme de comparaison
, qui méritoit une attention plus sérieuse ^
Je veux parler de la télésie, et en particulier de
sa variété bis-alterne (J/g. ¿ 5 ) pl. X L I I , dans
laquelle les incidences des facettes r sur les bases
P sont à peu près, et peut-être rigoureusement
les mêmes, que celles des faces P (Jig, 99 ) pl. X ,
sur les bases o. Mais, d’une part, je n’apercevois
dans la télésie aucuns joints naturels situés parallèlement
aux faces r , et d’une autre part, aucun
des corindons que j’avois observés jusqu’alors ne
me paroissoit avoir de joints perpendiculaires à
l’axe , comme dans la télésie.
J’avois aussi remarqué qu’un cristal de corindon ,
qui étoit diaphane , doubloit les images vues à travers
une des facettes P ( fig . 99 ) , et l’un des pans
situés dans la partie opposée. Or, quoique je n’eusse
point encore rencontré de télésie assez transparente
pour permettre d’examiner sa réfraction, j’étois
fondé à la regarder comme simple , d’après le témoignage
de plusieurs habiles physiciens, qui ont
soumis à l’expérience des pierres taillées, connues
sous le, nom de gemme orientale. Je crus donc
devoir conclure des observations que je viens de
citer , qu’il y avoit une différence de nature entre
le corindon pt la télésie.
Cependant, en parcourant attentivement la belle
suite de cristaux de corindon que M. Gréville
m’avoit envoyée, je reconnus très-bien, dans les
fractures qu’avoient subies plusieurs d’entre e u x ,
ces reflets et ces indices de joints perpendiculaires
a 1 axe dont j ai parlé a 1 article des caractères spécifiques
, et qui m’étoient annoncés dans la notice
instructive jointe à cet envoi. De plus , ayant acquis,
dans le même temps, des télésies cristallisées
que le Cit. Launoy a voit rapportées de son dernier
voyage en Allemagne , j’en trouvai une. dont la
fracture laissoit apercevoir, à l’endroit dés angles
au contour de la base, des reflets assez v ifs , qui
indiqu oient des lames situées obliquement dans