déduire trigonométriquement les angles. Il avoit
trouvé, par ce procédé, 53d £ pour la valeur-de
l’angle au sommet de chaque triangle , d’où il
s’ensuivroit que l’incidence de P sur P r ne seroit
que de H9d 2,8r. J’ai suivi la méthode inverse
, c’est-à-dire, que j’ai mesuré immédiatement
cette dernière incidence, qui m’a donné environ
i3 7 d \ , et j’en ai conclu l’angle au sommet de
chaque triangle, qui est d’environ 4od, ce qui fait
une différence de près de i8 d d’une part, et de
i 3d de l’autre. J’ai répété mes observations sur
plusieurs cristaux , et j’ai obtenu constamment le
même résultat. Il est probable que celui de Saussure
ne s’en écarte si sensiblement, que par l’effet
de quelqu’inadvertance. Mais en m’abstenant d’imputer
l’erreur au procédé employé par ce célèbre
naturaliste, je ne balance pas à préférer le go-
nyomètre, comme beaucoup plus sur, et d’ailleurs
d’un usage plus facile et plus expéditif.
3. A l’égard du nom d'octaèdrite, donné par le
même naturaliste à la substance dont il s’a g it,
il m’a paru trop vague pour être adopté , et je
l’ai remplacé par un autre qui , emprunté aussi
de la forme , porte sur le caractère particulier
qu’elle présente dans cette substance, où les p y ramides
qui composent l’octaèdre sont beaucoup
plus alongées que dans tous les autres minéraux,
qui ont cette même forme pour noyau.
4. Ayant conjecturé 3 d’après quelques indices,
que les cristaux d’anatase devoient avoir la propriété
de conduire très-sensiblement le fluide électrique
, je m’y suis pris de la manière suivante ,
pour vérifier ce soupçon : j’ai fait entrer de petits
cristaux de cette substance dans un tube de
ve r re , de manière qu’ils y étaient rangés à la file ,
sur une longueur d’environ quatre centimètres. J ai
inséré ensuite, par les deux orifices, deux verges
de cuivre, dont chacune se trouvoit en contact
avec une extrémité de la file de cristaux, et dont
l’une étoit droite, et l’autre recourbée en anneau
par sa partie saillante. Ayant fait communiquer
la première avec un conducteur qu on electrisoit
modérément, j’ai obtenu des étincelles assez vives,
en approchant le doigt d e là partie recourbee de
l’autre verge ; et lorsque je faisois l’expérience
dans l’obscurité , je voyois des points lumineux "
très-éclatans à tous les endroits où les ^petits octaèdres
Jaissoient entre eux de légères séparations.
L ’expérience faite comparativement avec des grains
de chaux fluatée, ne produisoit aucune transmission
bien sensible du fluide électrique.
Le résultat dont je viens de parler sembloit indiquer
que cet éclat grisâtre que présentent, sous
certains aspects , les cristaux d’anatase , étoit dû à
la présence d’une substance métallique. J ai reçu
depuis une lettre de M. Esmark , qui renferme
les détails'des expériences très-intéressantes citées
plus haut, à l’article des caractères chimiques. Elles