
 
        
         
		Ainsi  Newton  avoit  presque  lu  dans  les  résultats  
 de  la  réfraction,  que  le  diamant  étoit un  corps  
 combustible,  et que l’eau devoit renfermer un principe  
 inflammable.  En  énonçant ces  aperçus, il s’exprime  
 dans  le  langage  de  la  chimie de  son  temps,  
 et  c est  une  raison  de  plus pour  admirer  comment  
 son  genie,  place  dans  ce  grand  éloignement,  a  
 été  aborder  de  si  près,  et  par  une  route  en  apparence  
 si détournée ,  des résultats  auxquels la chimie  
 .moderne  doit une partie  de  sa  gloire  ( i). 
 (1)  Buffon ,  hist.  nat.  des  miner.  ,  édit.  in-12,  t.  'VII,  
 p.  536 ,  prétend  avoir  assuré ,  quelque  temps avant qu’on  
 en fit 1 expenence,  que  le  diamant  etoit une substance  combustible, 
   et  il  dit  que  sa  présomption  étoit , fondée  sur  ce  
 qu il  n y   a  que  les  matières  inflammables  qui donnent  une  
 réfraction plus forte  que les  autres  relativement à leur  densité. 
   Il  cite  en preuve  dé  cette  assertion  l'article de  la lumière  
 delà  chaleur  et du  feu  ,  t.  I  du supplément  à  l’iust.  
 nat.  Cependant  il  n est  pas  dit  un mot  du  diamant  dans  
 cet  article.  On  y  lit  seulement  ,  dans  la  note à  la page  16,  
 que  la force  réfringente  des  corps  gras  et sulfureux  est plus  
 grande que celle des  autres  corps. Mais quand même Buffon  
 nauroit  pas  puisé  cette  assertion  dans  Newton  ,  qu’il  cite  
 en  plusieurs  occasions ,  il  étoit  si  éloigné  d’en  faire  l’application  
 au diamant  que ,  dans l’article  suivant  , où  il  traite  
 de  1 air,  de l’eau  et  de  la  terre ,  il d it,  en  parlant du minéral  
 dont  il s agit ici  :  « la fix ité   ,  l’homogénéité  ,  l’éclat  
 transparent du  diamant  a  ébloui  les  yeux  de  nos  chimistes ,  
 lorsqu ils  ont  donne  cette  pierre  pour  la  terre  élémentaire  
 et pure ;  on pourroit dire ,  avec  autant  et  aussi peu  de  ion 
 5.  Le  diamant,  surtout  lorsqu’on  l’a  taillé  ,  est  
 éminemment  électrique,  à  l’aide  du  frottement.  
 Nous avons  dit,  à l’article des  caractères distinctifs,  
 que  les  diamans  bruts  et  ternes  acquéroient  l’électricité  
 vitrée,  comme  ceux  qui  étoient  taillés.  Au  
 contraire,  le  quartz  et  les  corps  pierreux  appelés  
 gemmes  ,  donnent  des  signes  d’électricité  vitrée  
 lorsque  leur  surface  est  polie  ,  et  résineuse  lorsqu’ils  
 sont ternes  et  âpres au  toucher.  On  observe  
 dans  le  même  cas ,  qu’ils  ont  perdu plus  ou  moins  
 de  leur  faculté  idio  - électrique,  et  j’en  ai  trouvé  
 qu e lqu e s -un s,  entre  autres  des  morceaux  de  
 quartz  roulé  ,  qui  avoient  besoin  d’être  isolés,  
 pour  agir  sur  la  petite  aiguille  de  cuivre,  et  re-  
 fusoient  de  s’électriser,  lorsqu’on  les  tenoit  entre  
 les  doigts  ,  probablement  parce  que  les  aspérités  
 dont  leur surface  étoit  hérissée  ,  faiscint  l’office  de  
 pointes,  transmettoient  rapidement  le  fluide  électrique  
 de  proche  en  proche.  A   l’égard  de  la  différence  
 de  nature  entre  l’électricité  des  diamans  
 et  celle  des  autres  minéraux,  dont  la  surface  est  
 raboteuse  ou  manque  de  po li,  on pourroit  l’attribuer  
 à ce  que  les  premiers  ne  sont  ternes  que  sous  
 un  certain  aspect,  en  sorte  que  si  on  les  fait mouvoir  
 à  la  lumière,  on  observera  que  les  bords  de  . 
 dement, que  c’est,  au contraire ,  de l’eau pure ,  dont toutes  
 les  parties  se  sont  fixées  pour  composer une substance solide  
 ,  diaphane comme  elle ». P.  16g.