A n n o t a t i o n s .
i . L ’amphibole abonde dans les montagnes primitives
; mais il y est rarement en cristaux d’une
forme bien prononcée. Celui qui fait partie d’un
grand nombre de granités, où il entre souvent
pour plus des deux tiers de la masse, est en cristaux
courts, irréguliers, et d’une contexture très-
lamelleuse. Dans certaines roches à base de stéatite,
de chlorite, ou micacées, l’amphibole se montre sous
la forme de prismes assez longs, mais rarement
bien terminés. Quelquefois il constitue seul des
masses assez considérables, et alors il est composé
de lames entrecroisées. On le rencontre rarement
dans les cavités des filons, où il auroit pu prendre
plus aisément les formes régulières qui lui sont
propres. Ce n’est guère que dans les déjections
volcaniques que l’on le trouve en beaux cristaux
solitaires , non pas que ceux-ci doivent être regardés
comme un produit immédiat des volcans;
mais parce qu’ayant été d’abord incorporés avec
les roches où ils avoient pris naissance , antérieurement
à l’action des feux souterrains,, ils ont été
ensuite dégagés de leur base , par l’effet de la
scorification , pour être rejetés, à l’époque de l’éruption
, avec les scories légères qui les environ-
noient (i).
(1) Le fond de cet article m'a été fourni par le Cit.
Dolomieu.
Les variétés 2 et 3 ont été trouvées par le Citoyen
Launoy, parmi les produits volcaniques de
la Carboneira, près du cap de Gates, dans le
royaume de Grenade.
2. Les cristaux réguliers d’amphibole sont, en
général, d’un volume peu considérable. Le plus
gros que j’aie observé , qui étoit dodécaèdre ,
avoit i5 millimètres ou près de sept lignes de
longueur, sur 12 millimétrés ou environ 5 lignes
\ d’épaisseur.
3. Les minéralogistes, surtout ceux de France,
ont réuni, pendant long-temps, l’amphibole sous
le nqm commun de schorl, avec beaucoup d’autres
espèces de minéraux. En nous bornant à
celles qui portoient ce nom, lorsque Romé de
Lisle publia la seconde édition de sa Cristallographie
, ou qui leur ont été associées depuis, nous
avons seize espèces , dont l’énumération a été donnée
ci-dessus. L ’histoire naturelle ne présente, peut-
être , nulle part un plus grand nombre d’erreurs
resserrées dans un plus petit espace.
Il paroît que c’est le caractère de la fusibilité
par le chalumeau, employé sans autre examen,
et pour ainsi dire sans ménagement, qui a d’abord
servi comme de lien commun à tous ces
prétendus schorls (1). Après s’être accoutumé à
(1) Voyez Wallerius, édit. de 1778 , t. ï , p. 33i ; De-
naeste , lettres, 1 .1 , p. 366 ; Romé de Lisle , t f l l , p. 3o6 ;
Lamefherie , théorie de la terre , I ere. édit. , t. II, P* 84*
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