comme la balance des richesses de chaque mine,
qu elle les avertisse de ce que Aelle-ci peut renfermer
d essentiel ou de purement accessoire, de
ce qui y domine ou n’en forme que la moindre
partie, et qu elle soit tout à la fois un tableau plus
fidelle de la nature, et mieux assorti au but des
recherches et du travail de l’art.
Au reste , nous sommes encore loin d’avoir
toutes les connoissances nécessaires pour bien ordonner
toutes les parties de ce tableau. D’une
part, il existe des substances métalliques qui laissent
des doutes à le v e r , pour savoir si elles forment
des espèces proprement dites ; et d’une autre
part, il en est plusieurs, parmi celles qui parois-
sent marquées d’un caractère spécifique non-équi-
yoque, dont la véritable place est encore incertaine.
Le moyen de dissiper cette double obscurité
, seroit de faire un grand nombre d’analyses
comparatives des différens morceaux qui paraissent
appartenir à une même substance, de démêler
parmi les principes composans, ceux qui varient
d’une manière sensible , d’avec ceux dont les rapports
se soutiennent constamment, et de remarquer
surtout ceux qui deviennent nuls dans certains
morceaux. Il faudrait faire attention aux
circonstances qui peuvent altérer, par des mélanges,
le vrai type de la composition, telles que
la proximité ou la juxta-position de plusieurs substances
cle différente nature. On gagnerait beaucoup
à choisir chaque mine dans son état de plus
grande perfection, qui est celui où elle présente
des groupes de cristaux dégagés de toute association
avec d’autres cristaux étrangers. En rapprochant
la composition de ces cristaux de celle des
masses informes , qui auraient donné des résultats
différens, on pourrait, par la méthode d’élimination
, saisir des points fixes au milieu de cette
diversité , et l’on finirait par retrouver, dans les
produits de l’analyse, les matériaux de la synthèse
, si celle-ci pouvoit toujours avoir lieu.
Lorsqu’il restera de l’incertitude sur les véritables
principes composans d’une s substance métallique,
qui nous paraîtra d’ailleurs former une
espèce à part, nous préférerons une dénomination
un peu vague à celle q u i, en précisant davantage
son objet, pourrait énoncer une erreur; et de
plus, nous aurons soin d’exposer, à mesure que
l’occasion s’en présentera, les doutes qui naissent
de la différence entre les analyses publiées jusqu’ici
relativement à plusieurs des ¡mêmes substances.
Nous soudiviserons la classe des substances métalliques
en trois ordres, d’après des considérations
relatives à leur oxydation ou combinaison avec
l’oxygène , et à leur réduction ou retour à l’état
métallique.
En général, lorsqu’on fait chauffer un métal,
le calorique qui s’introduit entre les molécules
métalliques , et les écarte les unes des autres ,