T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Les feuilles sont deux à d e i i x , longues de 1 2 à i 5 centimètres ( 4 ®
5 po. )» setni-cylindriques , striées l o n g i t u d i n a l e m e n t , et maiT]uées dans
chaque strie d'une infinité de petits points ou pores résineux: les deux
bords trauclians de ces feuilles sont finement dentés en s c i e , et la gaînc
qui les unit à la base est composée de petites écaillés troviquces, sèches
et scarieuses^ m a i s , outre cette g a i n e , c i i a q u e paire de feuilles est encore
soixtenue, dans sa j e u n e s s e , d'une bractée plus ou moins l o i i g u e , ordinairement
âpre , dentée, et imitant assez les véritables feuilles tant que
ï'arbi-e est jeune 5 ou bien elle est sèche et ciliée sur les bords dans les
arbres adultes.
Les fleurs naissent à l'extrémité des rameaux , et se développent dans
ie courant de juin. Les ciiatons indles sont i r è s - p e l i t s , d'un jaune roug
e a t r e , réunis en grand nombre et formant des bouquets terminaux j
les écailles qui les composent ont le sommet é l a r g i , pubescent et denté
à la circonférence. La poussière des anthères est si considérable dans
toutes les espèces de p i n , qu elle forme (juclqucfois c o m m e des nuées de
s o u f r e que les vents portent au loin : telles sont les pluies de soufre
qui tombent de tems en tems sm- la ville de Bordeaux.
Les chatons femelles , toujours peu n o m b r e u x , naissent quelquefois
au centre des chatons m â l e s ; mais le })lus souvent ils se trouvent sur
d'auti'es extrémités beaucoup plus vigoureuses et plus grosses, parce que
les cônes des années précédentes y attirent la sève. Ces chatons femelles
sont ou solitaires o u réunis deux o u trois ensemble, en pied de r é c h a u d;
leur forme est ovale ou o b l o n g u e , e t leur pé<loncule est entouré de bractées
l a n c é o l é e s , ciliées sur les bords. Après l'acte de la fécondation, ils
se penchent ou se jettent de côté, et passent successivement par tous les
degrés de forme et de grosseur que représente notre dessin, jusqu'à la
quatrième année dans laquelle ils mûrissent : ce sont alors des cônes
r é g u l i e r s , obtus, longs de i 5 à 1 8 centimètres ( 5 à (5 po. ) , bruns et
luisuns. E n les d é c o m p o s a i u , on trouve à la base extérieure des écailles
les débris de celles (.pii étoient les seules visibles avant l'acte de la fécondation
, et à la base intérieure deux noix oblongues, obtuses, osseuses,
dont la partie pul[)euse s'est changée en une poussière noii'c, et surmontées
d'une aîle m e m b r a n e u s e , ordinairement détachoie à J'('poqiie de
[a j n a t u r i i é (|iii arrive dans l(i courant de l'aulomne.