T R A I T É DES A R B R E S FRUITIERS.
le nom imposé par M. Lamarck, pour lui en substituer un qui, en
effet, auroit été meilleur s'il se fût trouve le premier, mais qui devient
onéreux à la science en arrivant le dernier,
Linné nous donne comme précepte que iiomcn di^num , alto
lîcet aptlore, permutant non ticft prias enim tpnxl tempove,
prias erit loco. Et c'est pour avoir oublie ou méconnu la voix de ce
grand interprète de la nature, que nous voyons aujourd'hui l'azeroller
à Teuilles de poirier occuper deux places sous deux noms difFérens dans
le Specirs planlarmn de Willd., et que le botaniste Persoon, en copiant
tout bonnement Willdenow, a trausporlé ht meme faute dans
son Synopsis plantarani ; car il est clair que les Cratoe^us py^ijolia
et punclata, relates dans ces auteurs, sont im seul et même arbre.
On ne doit changer un nom que lorsqu'il est ridicule ou qu'il présente
une idée nius.se, ou bien lorsqu'on croit nécessaire d'indiquer
une qualité importante. C'est sous ce dernier rapport que nous appelons
Pavia doux, le Pavia nain ou à longs épis des auteurs, afin d'attacher
au nom de cet arbre l'idée que ses fruit.s sont bons à manger;
idée qui ne viendroit jamais naturellement à personne, puisque tous
ceux que l'expérience n'a pas détrompés, s'accordent à penser le coutt^
aire. Revenons à notre objet.
Tous les ans on recueille et on sème des graines d'azerolier à feuilles
de poirier au Jardin des plantes. Les arbres qui en proviennent sont
épineux dans leur jeunesse : ils ont les bourgeons rouges et ponctués :
leurs feuilles, ovales, roides, bordées de dents aiguës, sont portées sur
de courts pétioles, munis de grandes stipules falciformes et frangées:
ces feuilles, dans lesquelles on a cru remarquer qucltjue rapport avec
celles du poirier sauvage, rougissent beaucoup aux approches de riiiver.
Les arbres en grandis.sant changent eiitièrcment d'aspect ; ils aflccteiit
le port d'un petit pommier; leurs épines disparoiiisenlj leurs feuilles
prennent nii autre volume et d'autres dimensions; elles se rétréei.ssent •
en forme de coin vers la base, et s'arrondi,s,scnt au sommet, excepté
sur certaines iiranches trop vigoureuses pour porter du fruit, où elles se
trouvent également aloiigées aux deux extrémités. Elles ont les nervures
iatcralcs parallèles, obliques, simples, creusées en sillons en dessus,
saillantes et un peu velues en dessous : toute leur circonférence est
T R A I T É DES A l l B K E S F R U I T I E R S.
bordée de petites dents presque égales ; mais le plus .souvent la partie
supérieure a en outre de grandes échanerures entre les nervures. Le
pétiole est court, semi-cylindrique, roiigeitre, nu sur les branches fructifères,
muni de grandes stipules liilciformes et frangées sur la plupart
des brandies gourmandes, ( i)
Les boutons sont gros, obtus, rougeâtres, imbriqués d'écaillés arrondies,
épaisses et luisantes. En septembre on découvre déji à leur centre
les fleurs de l'année suivante.
Les fleurs se développent à Paris vers le l o avril; elles sont blanches,
nombreuses, disposées en petits corymbes serres au sommet des rameau,K.
Leur odeur n'est ni forte ni agréable. L'ovaire est turbiné, surmonté
d'un cahce i cinq divisions linéaires, plaies, aiguës, réllécbies, entières
dans leur plus grande longueur, munies seulement vers le sommet de
quelques petites dents glanduleuses. Les pétales sont concaves, trèschiffiinnés,
lacérés et plissés sur les bords; ils entourent une vingtaine
d'étaniines plus courtes qu'eux, terminées par de petites anthères vacillantes,
d'un rose violet foible. Au centre de ces étamines on trouve de
trois il cinq styles, soyeux tout à la base, sinqiles et nus dans toute leur
longueur, qui est à peu près celle des étamines, et terminés en stigmate
capité. Si l'on ouvre un ovaire encore jeune, on voit aisément que chaque
loge contient deux ovules attachés latéralement l'un au-dessus de
l'Mtre, comme nous les avons figurés sur la planche de l'azerolier
d'Italie : mais il en avorte toujours au moins un.
Les fruits sont d'uii beau rouge vif, tirant sur le feu, assez nombreux,
pendans ou inclinés, solitaires ou groupés plusieurs ensemble. Leur grosseur
et leur forme varient un peu selon l'âge des arbres qui les portent,
et selon certaines eirconstanees qui les accompagnent : on en voit qui
sont ovales comme celui [a] de notre dessin, et d'autres figurés en poire,
quelquefois toruleiix auprès de la queue : leur diamètre moyen est d'environ
18 i 30 millimètres (8 à to lignes). On remarque à"leur surface
(.) Les f.uJlo .•.ï,,„elle! „„ „o ironv» ,lt ai,,aie,, e„ .voient cepenJael, Jaos |eu,
plus b™„1, jeimesoe. Je linràirci l,.;.,.l„„g„ei, U.ncl.Jlres el Jenlienlim .ur les bordij mai
ces sljputcs lomljent .ivanl <iuo la feuille à laquelle elles .^pparlieuneut, a
de-veloppenieni. [ ac<|uis 11