T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
Sa coquille est U'ès-dure, plus dure que dans les autres espèces, quoique
souvent plus iniuceielle est bien pleine, et son amande est très-agréable
à manger fraîche.
Nous ne devons pas nous occuper de quelques variétés inférieures à
c e l l e - c i , appelées no].-; de bocage, qui ont la coque si dure qu'on a
beaucoup de peine à la casser, et sur-tout si épaisse qu'elle ne renferme
qu'une très-petite amande peu ou point succulente.
E X P L I C A T I O N D E S F I G U R E S.
1 Chaton mâle. 5 Coupe verticale d'un ovaire grossi.
2 Ecaille dont le s^étiole beaucoup plus 6 Ovaire grossi, .surmonté de sa corolle,
grand que la lame, supporte un calice y Noix nue.
à six divisions qui coutient les anthères. 8 La môme couchée et dont on a ôté une
3 Une anthère seule. valve.
4 Trois ovaires dans l'état propre à la fé- 9 Coupe verticale d'une amande montrant
coudatiou. la radicule en a.
N O I X A B I J O U X.
JUGLANS ORNATORUM, fructumaximo, compresse, Mloho.
M >i.o«i la grosseur de son fruit, cette espèce de n o j c r est une des moins
culfvées, 1°. parce que le bois de celles qui r,apportent le plus gros fruit
e,,. le motns estime; parce que ces gro.,ses noix, n'étant jamais parfat,
ement pleines, elles se moisiroient eu tiedans .si 0,1 vouloit les conserver
Aussi, la pohce des halles de Paris ne permet d'en vendre que d'ouvertes.
Elles font de très-gros et de bons cerneaux.
Vers le commencement de chaque année, on voit, chez les marchands
du Palais-royal, de ces grosses noix couvertes d'iuie feuille d'or ou d'argent,
ou seulement entourées d'un ruban de couleur : elles se donnent
pour étrennes, et contiennent ut.e paire de bas ou de gants très-adroitement
pUés. L'u.sage de donner de ces noix pour étrennes, existe sans
doute, eu France, depuis fort longtems ; car si nous nous le rappelons
bie.,, nous devons avoir lu quelque part qne le fameux général Marlborough
, pendant ses campagnes sur le continent, en envoya une à sa
femme qui éloit i la com- d'Angleterre; que celte noix excita la jalousie
de la^ rente, causa la <li.sgrace de la femme du général, cl contribua peutêtre
à celle du général lui-même.
Mais ce ne fut qne dans les premières années du di.K-neuvicn.e siècle
que l'on s'.magina <le renfermer tlans une noix plu,sieurs petits inslrumcns'
agréables de toilette et de travail. Les deux coques de la noix .sont bordée,
d un cercle d'or et mdes par ime ebarnièrc comme ttnc tabatière; l'iutcrieur
se tap,.,se en velours pourpre ou vcrt, et la coque qui forme le foml est
lermee par une lame d'or percée de trous qui ont la forme des objets que