API É T O I L E.
MALUS A P I O L A S T E L L A T A , fructu paivo, depresso, stellato, glahi'o
hiuc spleiididù rubro, iudc luleo, bmmali.
BIEN peu de personnes connoisscnt aujourd'hui l'api étoile, et cependant
beaucoup de catalogues conliuuent de le relater, sans que leurs auteurs
le possèdent, o u d u moins aient la preuve de son existence. Duhamel eu
a parlé, et cela leur suflit pour l'annoncer avec autant d'assurance que
s'ils le possédoieiu. Pour nous, nous avouons que, jusqu'en l'aïuiee i 8 5 o,
nous ne l'avions jamais vu, et que c'est par hasard que nous en avons
découvert un pied.
On sait qu'à la revolulion de 1 7 8 9 , les Chartreux de Paris ctoient
depuis long-temps en réputation pour la culture des arbres fruitiers,
qu'ils en faisoieiit uu conuuerce considérable, que leur établissement étoit
le mieux assorti, et que surtout ils ne trompoient jamais les aclielcurs
dans les espèces qu'on leur demandoit. Pendant leur prospérité ils
posscdoient un grand clos aux Moulineaux sous Meudon, à une lieue
de Paris, où ils avoient formé un verger immense de toutes les espèces
d'arbres fruitiers, qu'ils élevoient dans leur pépinière de la rue d'Hiifer
à Paris. C'est dans c e clos des Moulineaux, d'où il sort encore pour huit
ou dix mille francs de fruits ciiaque année, (|ue nous avons vu pour la
première fois un pommier d'api étoile, dans le moment que lepro{)riélaire
faisoit metti'C la cognée à son pied pour l'abattre; n'ayant j)u obtenir sa
conservation, parce qu'il devenoit nuisible à une nouvelle disposition,
nous en avons ])ris lion nombre de rameaux pour les grelTer en l'ente.
M. Découflé, qui lient une pépinière dans ce même clos, en a greffé
aussi; de sorte qu'ou trouvera bientôt de l'ajii étoile, chez M. Déconfié,
chez M. Jacquin, au Jardin des plantes et à l'Institut iiorlicole de
Fromont.
Le port, le bois, les bourgeons et les feuilles de l'api étoile se rapportent
assez à ceux de l'api rouge ordinaire.