T R A I T K ITES A R B R E S F R U I T I E R S.
: sistcnl en une chambre divisée eu deux étages par des solives posées
: horizontalement à 2 mètres 68 centiin. (8 pieds) au-dessus du terrani :
sur ces solives est posée xme claie faite de petites laites, larges de 2 à 5
centimètres ( 1 2 à i 5 lignes), ei placées à un doigt de distance les vmes
des autres. On étend sur cette claie un lit de cluUaigncs de 8 à 10
centimètres (5 à 4 po.) j on allume le feu dans la partie inférieure du
cliauflbir, et on retourne les châtaignes jusqu'à ce qu'elles soient entièrement
sèches : alors on les retire et on les bat afm d'en détacher
• l'écorcc et la pellicule, puis on les envoie au moulin pour les moudre.
On enferme la farine dans des coiïres de bois, on la foule avec beaucoup
de force, et pour qu'elle se conserve mieux, on la couvre d'une
légère couche de cendre, tine partie se consomme dans le pays, et
l'autre s'envoie dehors, et particulièrement dans la Maremma et autres
cantons, où elle est la nourriture des laboureurs et des bergers pendant
l'hiver.
« La châtaigne de bonne qualité est un fruit excellent; les habitans
de plusieurs cantons de France s'en nourrissent toute l'année. On les
mange bouillies ou grillées : dans quelques endroits on les broie sous
la meule, et on les réduit en farine que l'on conserve dans des vases
et dont ou fait des galettes très-nourrissantes. La châtaigne de médiocre
qualité sert à engraisser les porcs et la volaille; les vaches, les
chevaux, les chèvres, les moutons, les bètes fauves, etc., la mangent
avec avidité.
M. le comte Chaptal, en voyageant dans les Cevennes, a observé
qu'un grand nombre de chdtaignîers etoient creusés et avoient toute la
surface interne charbonnée. Les habitans du pays lui dirent que cette
pratique avoit lieu pour arrêter les progrès de la carie, qui sans cela
dévoreroit le végétal. Lorsqu'ils s'aperçoivent que cette maladie, trèscommune
et très-funeste au châtaignier, commence à faire des progrès
et à excaver le tronc de l'arbre, ils ramassent de la bruyère et
autres végétaux pour les enflammer dans la cavité même, jusqu'à ce que
la surface soit complètement charbonnée : il arrive rarement que l'arljre
périsse par l'eflet de celte opération, et l'on voit constamment le remède
suspendre l'eflet de la carie.
Les lecteurs qui désirent de plus grands détails sur le châtaignier.
T R A I T E D E S A R B R E S F R U I T I E R S.
]>euvent consulter la deuxième édition du Traité des Arbres et Arbustes
de Duhamel (vol. 3 , p. 6 5 ) ; le nouveau Dictionnaire d'agriculture de
Rosier, etc. Nous finissons cet article par la nomenclature des variétés de
châtaignes connues aux environs de Pcrigueux et faite par un cultivateur
de ce ])ays.
1." La royale blanchère, très-hdtive, grosse, de couleur b r u n e ; brou
d'un blanc tirant sur le j a u n e : arbre élevé en pyramide; bois blanc,
tirant sur le jaune.
1° La portalone, grosseur moyenne, presque ronde, d'un goût savour
e u x ; écorce fine et jaunâtre.
5." La corive, petite, camuse, se conservant long-tems, et bonne à
séclier.
4.° L a royale Ilélcne, lisse et gluante en sortant du brou, comme une
anguille qui sort de l'eau.
5." La grande tjnne, brou couvert de très-longues épines.
6." La ganeheUonne, assez grosse, de couleur ti-ès-brune, avec un peu
de duvet à la pointe.
7." La goniande, très-grosse, brune, avec un peu de duvet à la pointe.
8." h'e^alade, ou marron bâtard, très-gi-osse et aplatie.
Q.® L e marron, presque entièrement r o n d , sans zeste dans sa chair,
savoureux et nourrissant 5 écorce ti^ès-finc.