T R A I T É DES A R B R E S F R U I T I E R S.
Les chaions mâles, assez souvent soliiaires, quelquefois deux ou trois
ensemble sur le même pédoncule, sont menus, grêles, jaunâtres ou purpurins.
Ils ont les écailles légèrement velues et à trois divisions : la division
extérieure ne recouvre pas entièrement les intérieures comme dans
quel([ues espèces, et elle se termine en pointe d'une longueur remarquable
: chacune de ces écailles porte huit anthères légèrement pédiccllées,
uniloculaires, s'ouvrant latéralement de bas en haut, et se terminant au
sommet par deux petites soies.
Les boulons femelles n'offrent rien de particulier: il semble que chacune
de leurs écailles intérieures recouvre aussi trois ovaires ; mais ces
ovaires et leurs involucres sont si petits au tcms de la floraison, (ju'il est
extrêmement difficile de les analyser.
Après la fécondation, l'involucre, en se développant, se resserre au-dessus
du jeune fruit, et se prolonge en un grand et large limbe plissé et inégalement
découpé : sa base est ntunie en deiiors de poils rudes, glanduleitx,
bien plus nombreux sur les échantillons de Miciiaux , recueillis en Amérique,
que sur celui de notre dessin, pris dans les pépinières impériales
de Trianon.
Les fruits sont petits, 'ovales, comprimés ou quelquefois triangulaires,
dépoiu-viis du velouté que Ton remarque sur les noisettes d"Eiu-ope, marqués
de stries longitudinales, plus ou inoins apparentes, et couronnes par
une petite aréole calicinale, au centre de laquelle on trouve les débris
de deux styles,si le fruit est simplement comprimé, et ceux de trois,
s'il est triangulaire ; mais quelle que soit sa forme, il est toujours d'un
fauve- rougeàtre et trcs-dm> dans la maturité. Son amande, im peu trop
sèche peut-être, a un petit goût fin que plusieurs personnes aiment beaucoup,
et (juelles ne retrouvent pas dans nos avelines.
Les noisettes d'Amérique se vendent sur les marchés de toutes les villes
des États-Unis. Jusqu'ici on ne les a considérées en France que connue
des graines étrangères, propres à nous donner des arbrisseaux utiles à lu
décoration des jardins ; et nous ne croyons pas rpie ces arbrisseaux y soient
jamais recherchés comme arbres fruitiers, car leur fruit n'est pas sensiblement
meilleur que celui des bois, et il est encore beaucoup plus ])ctii.