jus([u'au sommel de la cavité : des deux ovules, uii seul persisie ordinairement,
et il se développe dans son intérieur une grosse amande
renversée qui emplit toute la cavité du fruit; celte amande, recouverte
d'une mince membrane, se compose de deux grands colvlédons,
d'une gemmule et d'une très-petite radicule à peine saillante
au sommet.
H I S T O I R E ET CULTURE.
Linné, qui regardoit les divers noisetiers d'Europe comme des variétés
les unes des autres, crut devoir les rassembler tous sous l'aucien nom
avellana, aveline, nom tiré, dit-ou, d'Avellino, ville du royaume de
Naples. Mais, sans nous arrêter à analyser les lois établies par Linné pour
distinguer les espèces des variétés, nous observerons qu'aujourd'hui chaque
botaniste lait d'une plante une espèce ou une variété, selon qu'il
lui trouve une plus ou moins grande somme de caractères, et que (ce
qui est inévitable) chaque botaniste accordant à tel caractère une valeur
plus ou moins grande, selon la justesse de son jugement, ou d'après les
notions plus ou moins étendues qu'il possède sur l'objet examiné, il est
impossible qu'il en résulte une décision uniibrme. Nous devons donc
nous attendre à voir continuellenient une vacillation dans cette partie
de la botanique, tant qu'on n'y appliquera pas de nouvelles lois basées
sur une observation rigom-euse de celles de la nature.
C'est en effet parce que chaque botaniste agit suo mente, que Willdenow
a élevé au rang d'espèce, sous le nom de Corylus tubulosa, noire
noisetier franc, regardé par Linné comme une variété de celui des bois,
et que M. De Candolle, dans la Flore françoise, publiée postérieurement
au Species de Willdenow, n'adopte pas cette nouvelle espèce et s'en tient
au texte de Linné.
Les noisetiers forment un genre très-simple et très-naturel, composé
aujourd'hui de sept espèces et de quelques variétés : deux nous
sont venues d'Amérique, et sont les plus petites du genre; trois croissent
naturellement en Europe et se développent en gi'ands arbrisseaux; les
deux autres, originaires d'Orient, sont de grands arbres. Toutes ont les
jeunes pousses pubescentes et visqueuses; les lèuilles simples, jilissées,
TRAITÉ DES ARBRES FRUfTÏERS.
alternes, soyeuses dans leur jeunesse, et munies en dessous de glnndules
brillantes; elles sont accompagnées de deux stipules d'une organisation
plus simple qu'elles, ,[ui adhèrent en partie au bourgeon, en partie au
pétiole, et qui tombent de très-boime heure. Ces stipules, qui ne sont
autre diose que les écailles intérieures des boulons, n'offrent aucune différence
dans les six espèces qui ont les boutons obtus; les premières
développées sont partout arrondies, les autres ohlongues, les suivantes
lancéolées, et, enfin, celles qui se trouvent à l'extrémité des rameaux
sont linéaires. Ainsi quand Linné, et après lui Willdenow, ont dit que
telle espèce avoit les stipules ovales, et que telle autre les avoit linéaires,
c'est que, dans k première, ces auteurs n'observoient que les stipules
du bas d'une branche, cl que, dans la seconde, ils ne voyoient que
celles du sommet.
Les fleurs commencent à paroître en septembre, et sont parfaitement
développées en mars, aux environs de Paris. Les mâles ont un
pollen abondant, coulem^ de soufre. Les feuilles ne se développent
que long-temps après les fleurs; elles ont, dans leur involution, les
deux demi-lames appliquées l'une contre l'autre et recouvertes par les
deux stipules. Le nombre d'ovaires contenus dans chaque bouton femelle
varie, selon les espèces, de six à vingt-quatre, de sorte qu'il en
avorte toujours plusieurs.
Jusqu'à Gratner, ou avoit nommé calice, l'euveloppe de la noisette;
mais ce botaniste ayant consicliW comme un véritable calice la petite
couronne qui termine le fruit, on fut obligé Je nommer l'ancien calice,
mmlucrc. M. Richanl vint ensuite Jcmoutrcr l'analogie de cet iuvolucre
avec la cupule tjui soutient le gland du cbénc, et proposer de lui donner
le même nom. Cette dernière vue, étant toute nouvelle, n'est pas encore
généralement adoptée; mais elle est trés-plùlosopliique, et ne peut manquer
d'être bien reçue par tous les botanistes qui travaillent aux progrès
de la science.
La noisette a déjà atteint sa grosseur naturelle avant que son amande
ait encore pris aucun développement sensible : cette noisette est alors
remplie d'une substance blaucl.e , spongieuse, acidulée, qui disparoît
ensuite peu à peu, en faisant place à l'amande, qui se développe sans
doute aux dépens de cette même substance.