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c o i g n a s s i e r . du„
CYDONIA. L,.
LE genre Coignassicr se distingue de ceux dirpoirier et du pommier,
en ce que ses fruits oni de douze à quarante pépins dans chacune de leurs
cinq loges, au lieu de deux, qui se trouvent dans les poires et <lan.s les
pommes. C'est d'après cette seule considéi-aiion qu'il est possible, selon
les lois de la bolanique, d'en Ihire un gein-e particulier; considéralion (jiii
avoit échappé à Linné, ou qu'il n'avoit pas cru assez importante pour
élever le coignassier à la dignité de genre, car il l'avoil confondu avec le
poirier et le poniniier, quoique, avant lui, Tournefort eût fait trois genres
de ces trois arbres. Les botanistes d'aujourd'hui ont senti la nécessite de
rétablir ces genres, que la culture n'avoit jamais confondus, et dont la
distinclion est de la plus gi-ande évidence et d'un usage indispensable
dans la pratique.
On ne connoîi encore (pie trois espèces de coignassiers et quatre variétés
: c'est l'espèce la plus auciennement connue qui a produit ces variétés;
elle étoit nommée Pomme de Cvdon par les anciens, [)arce qu'elle croissoit
abondamment près de la ville de ce nom dans l'ile de Crète, ap])elce
inaintenanl Candie. Les Romains l'apportèrent do Grèce en Italie, et la cultivèrent
d'abord aux environs de Cotone, aujourd'hui Codogno, d'oii elle
s'est ensuite acclimatée de proche en proche dans presque toute l'Europe.
Le coignassier est un petit arbre très-rameux, diffus, et dont la tète
s'arrondit naturellement : ses rameaux sont souples et plians; son écorce
est grise et se déuiche par pla(pics, comnîe celle du platane; ses feuilles
sont gi-andes, ovales, d'un vert blond, et plus ou moins cotonneuses en
dessous. I^cs fleurs soni toujours solitaires et terminales, grandes, lavées
de rose et fort belles. Les fruits, connus sous le uotn de coings, vari{'nt
un peu de forme et de grosseur; mais ils sont toujours cotonneux dans