TRAITE DES ARBRES FRUITIERS.
C H A T A I G N I E R ORDINAIRE.
CASTANEA YULGARIS.
A u x environs de Paris le châtaignier ordinaire se trouve dans les bois
de Meudon et de Montmorency; il n'en forme que la plus petite part
i e , mais il les orne infiniment par son p o r t , par sa belle végétation,
par l'élégance et le ton de ses feuilles, et par les fleurs nombreuses disposées
en longs épis j a u n â t r e s , qu'il développe vers le i 5 juillet : il est
bien dommage que ses fleurs répandent une odeur spcrmadque qui
n'est point agréable.
Ses jeunes pousses cannelées, striées, glabres et couvertes de petits
points gris, sont chargées de grandes feuilles oblongues ou lancéolées,
aiguës, d'un beau vert gai et luisant en dessus, bordées de dents longues
et aiguës, qui terminent autant de nervures latérales, ordinairement
simples et creusées en sillon ; la surface inférieure de ces léuilles
est i-ecouverte dans la jeunesse d'un duvet fm et soyeux, qui disparoît
promptement. Le pétiole, long d'environ 2 centimètres (1 pouce), est
accompagné de deux grandes stipules caulinaires, très-caduques, et
dont on ne retrouve que le point détaché, quand la feuille est bien
développée.
Les fleurs naissent avec la pousse actuelle, et se trouvent axillaires,
sessiles, jaunâtres et disposées en longs chatons droits et inten-ompus:
les plus bas de ces chatons sont ordinairement tous inàles j les plus
élevés seuls ont à leur base d'un à dix paquets de fleurs femelles,
soutenus chacun de trois écailles arrondies. Les fleurs mâles, quoique
très-petites, sont les plus apparentes, à cause de leur nombre prodigieux
et de la longeur de leurs étamines; elles sont groupées par paquets
de douze à quinze le long de l'axe commun, et soutenues de bractées
à peine visibles.