
iv AVERTISSEMENT.
utilité pour la science y et qu’outre le grand nombre d’espèces nouvelles
qu il contient, on trouvera, sur celles qui sont connues, des recherches
intéressantes, et des observations critiques sur ce qui appartient à la
philosophie de la science.
Je devois p u b lier a la tête de ce volume un discours préliminaire sur
P e t A T a c t u e l d e l a b o t a n i q u e t mais des circonstances particulières nous
obligent de renvoyer ce discours à la Jin de ce volume. Nous prévenons en
conséquence de ne poin t fa ir e relier cette première p a r tie, afin de pouvoir
p la cer convenablement le discours préliminaire.
DISCOURS
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
S u r l ’état actuel de la Botanique, sur les causes qui ont contribué
progrès, et sur celles qui peuvent les retarder ou les accélérer.
a ses
D M que l’étude des plantes a cessé
d’être pelle des herbes médicinales, et que
le charlatanisme a perdu cet empire qu’il
usurpoit dans, la plus aimable des sciences, là
botanique a fait, en peu d’années, plus de
progrès quelle n’en avoir fait pendant plusieurs
siècles.,Tournefort avoir ouvert la carrière
: Linné, l ’a parcourue à pas de géant : il
a tracé de nouvelles routes ; il en a rendu
l ’accès agréable, facile, les a toutes éclairées
du feu de son génie, et n’a cessé, pendant
routé sa.vje, de .travailler à la construction
de ce vaste édifice, élevé aux progrès
des sciences naturelles, la composant de tout
ce que l’Univers produit.de plus brillant dans
ses’ trois régnés, Saisissant l’ensemble de cette
science, écartanc les obstacles qui en arrê-
toientjes progrès, il osa, jeune encore ; en
tenter la réforme;, , et presqu’en devenir le
créateur. Chacun.connoîr ses nombreux ouvrages
, qu’on ne peut comparer, pourl’in-
yention , le gén|ei et la précision , qu’à ceux
du célèbre Aristote. Après avoir posé les bases
de la science dans son Fundamentum bota-
mets et son Philosophia botanica, il réduisit
ses principes en pratique, en publiant un Spe-
cies Plantarum. Peu auparavant il avoit fait
paroître un Généra, dans lequel chaque genre
étoit caractérisé par toutes les parties de la
fructification ; mais il reconnut ensuite qu’il
devoir extraire de ces caractères généraux
ceux qui distinguoient plus particuliérement
un genre d’un, autre.; il créa des classes poulies
plantes,,sous le nom de système sexuel,
production qui annonce autant de profondeur
dans les idées, que de chaleur et de brillant
dans l’imagination. Quel que soit le sort de
ce dernier travail, qui a, comme toutes les
méthodes artificielles, ses avantages et, ses
inconvéniens, Ja réforme établie par Linné
dans la nomenclature des espèces, chacune.
Botanique. Supplément. Tome I.
déliés, réduire à deux noms, sera toujours
une des bases immuables de la science; elle
a soumis , entraîné tous les. esprits, et nous
ne craignons pas de dire que c’est à cette idée
lumineuse que la science doit une partie de
ses progrès; idée qu.i a été égdemenr introduite
depuis dans les autres sciences , dans la
chimie, la minéralogie, la médecine, l’anatomie,
etc.
Linné avoir construit un cadre qu’il ne
s agissoit plus que de remplir. : .C’est alors
qu on, vit nairre cette noble émulation qui
transporta dans les différentes parties du
Monde, les, nombreux élèves du professeur
suédois. Une immense quantité, de plantes
jiisqu alors inconnues furent le fruit de leurs
infatigables recherches; Plus les découvertes
se tnultipliotenr, plus l’étude de la botanique
eroit cultivée. On vit partout les naturalistes
les plus distingués s’arracher aux douceurs de
la vie domestique, abandonner leur patrie
pour satisfaire, dans, des climats lointains ,
une passion impérieuse qui leur faisoit oublier
les .fatigués ,et les dangers de cette pénible
carrière,,,. Beaucoup d’entr’eux devinrent les
victimes, de leur zèle, sans qu’il fpt ralenti,
dans ceux qui leur survécurent, Ce fuc alors
que la science s avança rapidement vers la
perfection. En peu de rems, les genres établis
par Linné.furent plus que doublés, les
espèces multipliées presqu’à l’infini. Alors
on-vit paroître desFlor.es de tous les pays,
des catalogues très-étendus d’espèces nouvelles
, des monographies intéressantes. La plupart
de ces ouvrages furent accompagnés de
bonnes figures : Ion y joignit, ce que l’on
avoir trop pégligé auparavant, des décails
nnportans sur les parties les plus essentielles
de la fructification. Le nombre des genres et
des espèces s’accrut tellement, qu'il fut impossible
à l’esprit, le plus actif d’en suivre la
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