
Cette efpèce fe rapproche beaucoup du bada-
mier, n°. 1 ; mais fes feuilles font échancrées en
coeur à leur bafe , inégalement finuées à leurs
bords, glabres à leurs deux faces , obtufes à leur
fommet; les pétioles légèrement pubefcens.
Cette plante croît dans l’Amérique méridionale
^ où elle a été découverte par MM. Humboldt
et Bonpland.
7. Badamier à feuilles elliptiqnes. Termina-
tia elliptiea. Wiîld.
Terminalia foliis oblongo-ellipticis , rotundato-ob-
lufis , integerrirnis 3 fubtus pilofiufculis 3 baß fubtùs
biglandulofis. Willd. Spec. Plant. 4. pag. 5)69.
Ses rameaux font bruns , cylindriques; les ramifications
pubefcentes, garnies de feuilles longues
de deux ou trois pouces, oblongues, elliptiques,
rétrécies à leur bafe, arrondies, très-ob-
tufes & légèrement mucronées à leur fommet,
glabres & d’ un vert-foncé en deffus, plus pâles
& parfemées en deffous de poils rares & couchés,
munis en deffous, à leur bafe, de deux glandes en
forme de coupe, légèrement pédicellées Les fleurs
font paniculées & terminales.
Cette plante croît dans les Indes orientales.
( Defcript. ex Willd. )
8. BadAMIER chébule. Terminalia chebula%
Retz.
Terminalia fo liis ovato - oblongis , obtußs , inte-
gcrrimisutrïnque glabris j petiolis fupra biglandulofis.
Willd. Spec. Plant. 4. pag. 969.
Terminalia foliis obovatis, nudis ; petiolis fupra
biglandulofis , racemis fimplicrbus. Retz. Obferv. ƒ.
pag 31.
Arbre de vingt à vingt-quatre pieds, à rameaux
très-diffus, épars, cendrés, garnis de feuilles
pétiolées, prefqu’oppofées, ovales, très-entières,
glabres , foyeufes & pubefcentes dans leur
jeuneffe; deux glandes au fommet du pétiole. Les
fleurs font fefliles, verticilîées, en grappes terminales
pie calice court, campanuié, jaune & glabre
en dehors, velu en dedans, à cinq petites dents j
flans le fond, des glandes oblongues & barbues ;
dix étamines alternes, plus longues que le calice j
l'ovaire oblong, plus épais & pileux à fa bafe.
Cette plante croît dans les Indes orientales, h
(R e t j.)
9 . B a d a m i e r à l a r g e s f l e u r s . Terminalia lati-
fo lia . Swartz.
Terminalia foliis olovatis , baß eglandulofis , obtußs
y fubferratis , utrinque glabris y coflâ medio fubtùs
pubefcente. Willd. Spec. Plant. 4. pag. 969. -
Terminalia foliis obovatis, fubferratis ; drupis
carttofis. S w m z j Prod. 68, & Flor. Ind, occid.z
' PaS- 747-
Arbormaxima, forte prunifera3 cortice cannabino
\ folio longijfimo la tifit moque. Sloan , Catal. 184. Hift!
; pag. 130.— Rai, Hift. 3. — Dendr. pag. 43.
Cette efpèce diffère de celle n®. 6 par fes
feuilles rétrécies en coin & non échancrées en
coeur à.leur bafe, garnies, à leurs bords, de petites
dentsdiftantes & g!anduleufes;leurprincipalener-
vure quelquefois blanchâtre & pubefcente en def-
| fous. Son tronc eft très-épais, haut de cent pieds
: & plus; les rameaux étalés ; les fleurs difpofées en
’ grappes axillaires, terminales. Elles font blanchâtres
, nombreufes, petites, fefliles; les inférieures
, hermaphrodites5 les fupérieures mâles. Le fruit
eft un drupe très-gros , ovale , acuminé, un peu
comprimé, en forme de nacelle, pulpeux, d’un
vert*rougeâtre, d ’une faveur douce, contenant
un noyau à une feule fernence ovale.
Cette plante croît à la Jamaïque. 13
* Terminalia ( arbttfcula), foliis ovato-lanceo-
l latis, in te gris, pubefcentibus 3 ramis dichotomis , racemis
ereftis. Swartz , Prodr. pag. 68 , & Flor.
Ind. occid. 2. pag. 750.
Ses fruits & fes fleurs mâles ne font point connus.
Ses tiges , hautes de fix à fept pieds , font
très-rameufes jles feuilles épar fes, pétiolées, ovale
s , lancéolées, entières, pubefcentes; les fleurs
petites, fefliles, difpofées en grappes axillaires,
terminales ; le calice urcéolé, velu en dedans ; les
étamines plus longues que le calice; les anthères
en coeur; l’ovaire o t a le , furmonté du ftyle fu-
bulé, de la longueur des étamines.
Cette plante croît fur les montagnes, à la Jamaïque7.
J? ( Swart^. )
Le fru it, figuré II!, tab. 848, fig. 3 , eft celui
du tanibouca guianenfis. Aubl. ( Voyez TANIBOU-
GIER. )
BADIAN ou BADIANE, lllicium.
1. Badiane de la Chine, lllicium anifatum. Linn.
— Lam. II). Gen. tab. 493. fig. 2. — Gærtn. de
FruCt. & Sem. 1. pag. 538. tab. 69. fig. 6. — Régnault
, Bot. tab. 396.
2. Badiane de la Floride, lllicium fioridemum.
Linn. — Lam. 111. tab. 493. fig. 1. — Gærtn. 1. c.
pag. 339. — Duhara. edit. nov. tom. 3. pag. 190.
tab. 47,
3. Badiane à petites fleurs, lllicium parvifio-
rum. Vent.
lllicium foliis obtifis; floribus pufillis, obfolete fia-
vis ; petalis çalïçeque rotundath , conca-vis. Mic.h<
Flor. boréal. Amer. yol. 1. pag. 326«
Iiliclurft anifatum. Baitram’s , Journ. pag. 24.
Lond. I7é9-
lllicium petalis definit'is3 ovato-fubrotundis 3mel-
leis. Vent. Jard. de Gels, pag. 22. tab. 22.
Cette efpèce fe diftin.gue à fes fleurs plus petites
que dans les autres efpèce s , le nombre des
pétales & des diyifions du calice étant d’ailleurs
borné à fix ou huit. C'eft un arbriffeau toujours
vert, aromatique dans toutes fes parties y mais
dont l’odeur fe diflipe infenfiblement lorfqu’il a
été arraché à la terre , les fruits reliant feulsodo-
raiis. L’odeur devient même plus vive & plus pénétrante
à mefure qu’ils fe déffèchent. Les tiges
/ont droites, cylindriques, hautes de huit-à dix
pieds, extrêmement rameufes, d’ un bois dur &r fragile,
recouvertes d’une écorce mince, d’un gris-
cendré ; les rameaux alternes, axillaires , d’un
vert-blanchâtre, portant, à leur extrémité, des
boutons oblongs, pointus, dont Jes écailles font
ovales, concaves, munies de cils peu apparens ,
caducs. Les feuilles font alternes, pétiolées, très-
entières , lancéolées > obtufes ou ai gués à leur fom-
met furmonté d’ une glande, liffes, glabres à leurs
deux faces, planes, coriaces, d’ un vert-foncé en
deffus, plus pâles en deffous ; les pétioles très-
courts.
Les fleurs font prefqu’axillaires, réunies deux
pu trois au fommet des jeunes rameaux , inclinées,
pédonculées, inodores, couleur de miel, munies,
fur leur pédoncule, de quelques braCtées fort petites,
alternes, ovales , aiguës, à peine c iliées,
très-caduques. Le calice eft compofé de fix à huit
folioles caduques, placées fur deux rangs, verdâtres
en dehors, d’un jaune de miel en dedans ;
fix à huit pétales attachés au bord du réceptacle,
fur lequel font portés les ovaires difpofés fur deux
rangs, ovales-arrondis, médiocrement ouverts;
les intérieurs plus étroits ; fix étamines difpofées
fur un feul rang ; douze ovaires oblongs, comprimés
, réunis en un faifceau conique , inférés fur
un difque épais ; autant de Cap foies que d’ovaires,
ouvertes en étoile , parfemées de points dorés,
vues à la loupe , à une feule fernence, de couleur
brune, elliptique, très-luifante, tronquée à fa
bafe, & munie d’un ombilic cartilagineux.
Cet arbufte a d’abord été découvert par Bar-
tram & enfuite par Michaux dans la Floride , fur
les bords du lac Georges, introduit en France, tk
cultivé chez Cels & au Jardin des Plantes en 1789.
11 pafle l’hiver dans l’orangeriex & fleurit dans le
courant de l'été. D ( Vent.)
pliié. D'Hërbelot ( Bibliothèque orientale') comprend
, fous les noms arabes de badelgian & de
: bandingian , le fruit du folanum pemiferum , que
.' nous comrèiffons fous lès noms de vcrangencs• &
i pommes d'amour. Il regarde ces mots arabes comme
j formés par corruption du perfaa badinghian, dont
I les Efpagnols ont fait verangenas & berangenas ; les
J Italiens, melanTgxna, & les botaniftes anciens, mala-
! infana. Cette dernière dénomination n’a donc pas
| fon origine dans la propriété qu’auroit ce fruit de
1 produire la folie d'amour, & c'eft à tort qu’on en
a tiré le nom français de pomme d’amour. ( Dicl.
des fcienc. nat. )
BADOK-BANKON. On nomme ainfi à Java
une plante qui eft le balloia difiicha. Burin. Ind.
pag. 126.
BADULA. ( Voyei T inelier.)
BADUL AM. C ’eft le nom que porte, à Ceilan,
un petit arbre de la forme d’ un cerifier ( Burm.
Zeyl. pag. 222 , tab. 103 ) , qui eft Yardifia humi-
lis des botaniftes, & dont les fruits font administrés
avec fuccès, fous forme de ro b , dans les fi or
vres ardentes. ( Jujfieu.)
BÆA. ( Voye\ Béole. )
BÆCKEA. (Foye% T iongine. )
BÆBOTRYS. ( Voyez MÉSA. )
BAGASSA. (Voyez Bagassier.)
BAGASSE. C e mot eft paffé des langues du
midi de l’Europe dans nos colonies; il vient de
baga, baie , le bacca des Latins. B agaça eft l’enve-»
loppe des graines des raifins ou des olives, dépouillée'
de fon fuc par lé prtffoir, & formant le
marc. On l’a appliqué dans nos île s , à la canne à
fu.cre qui a pafle.par le moulin , & , par une plus
grande extenfion, aux tiges d’indigo retirées de
la cuve après la fermentation. La bagaffe de canne
fert à nourrir les beftiaux quand elle eft fraîche ,
ou à chauffer les fourneaux lorfqu’elle a été fé-
chée au foleil.
La bagaflè d’indigo fait un bon engrais îorf-
qu’on lui a donné le tems de vieillir : on l’entaffe
à cet effet dans des foffes. Il croît deffus un champignon
q u i, quoique fort reffemblant à l’agaricus
fimetarius, eft regardé comme très-délicat à l’ Ile-
de-France. Il paroït que l.i double fermentation
de la cuve & de la putréfaction ne détruit pas la
faculté germinative des graines d’ indigo; car de la
bagaffe provenant de plantes avancées & montées
en graine , ayant été portée, au bout do cinq ans
d’enfouiffage, fur les terres, en peu de jours le
fo l fe trouva couvert de jeunes plantes d’indigo,
en auflî grand nombre que fi on les eut femées
exprès. (D iB . des fcienc. natur.)