
« Il d o i t , dit M. du Petit-Thouars, former un
genre nouveau, dont voici les cara&ères :
» Les fleurs font dioïques, compofées, dans
les deux fexes, d'un calice à flx folioles, d'une
corolle à fix pétales > fix étamines dans les fleurs
mâles, réunies à leur bafe5 les anthères adnées
aux fi lame ns 5 les étamines ftériles dans les fleurs
femelles ; trois ovaires, auxquels fuccèdent autant
de baies ovales, monofpermes, contenant
chacune une femence hériffée de papilles fingu-
lièreSj entre lefquelles réfîde une humeur vif-
queufe très-abondante} ce qui la rend très-difficile
à manier > elle eft marquée , fur le côté intérieur
, d'un fiilon profond, remplie par un péri-
fperme charnu, à la bafe duquel fe trouve un
embryon, dont les cotylédons font larges , écartés
1 un de l'autre , &féparés par une membrane
très-mince. »
Jufqu’à préfent on ne connoît qu’une efpëce
qui appartienne à ce genre : e’eft un arbufte foi-
oie, s'appuyant fur les végétaux voifins. Ses feuilles
font alternes & un peu écartées 5, elles font
pétiolées & compofées de trois folioles ovales,
longues de trois pouces, larges de d eu x, d'un
vert-fombre & lifTe. Les fleurs font petites , verdâtres,
& naiffent aux aiffelles des feuilles fupérieures,
en grappe compofée.
| C et arbufte, d'après ces caractères, vient fe
ranger, dans l'ordre naturel, près des anones. On
pourroit préfumer qu’il doit faire partie de l'ordre
des ménifpermes 3 mais la forme de fon embryon
& de fon périfperme le diftinguent fortement du
genre caapeba. ou ciJJ'ampetos &c du menifpermum,
dans lefcpiels ces parties font différemment conformées.
Comme M. du Petit-Thouars fe propofe
de publier ce genre 3c d'éclaircir ces difficultés
d’après fés propres "obfervations, il faut lui en
abandonner le foin > & attendre la fuite qu’il doit
donner à l’ouvrage commencé fur les plantes, de
Madagafcar.
BOURDAINE ou BOURGÈNE r nom vulgaire
du frangula , dont les anciens botaniftes formoient
un genre diftinCt du nerprun ( rhamnus Linn. ).
Tournefort, n'appercevant pas dans celui-ci' les
pétales, qui font très-petits, prenoit fon calice
pour une coro lle , & la difoi.t monopétale, en
ajoutant que la baie contenoit quatre graines.
Dans le f r a n g u la au contraire , il admettoit une
fleur rofacée, compofée de plufieurs pétales ,
parce qu’ ils étoient plus apparens ; & ce qu’il prenoit
ailleurs pour corolle , redevenoit ici calice :
de plus, il ne voyoit que deux femences dans le
fruit du frangula. Linné, trouvant une organifa-
tion à peu près conforme dans les deux genres,
ainfi que dans l’alaterne, le jujubier & le paliure,
les avoir tous.rapportés au nerprun, en. indiquant
fes pétales fous le nom $ écailles, & le calice fous
celui de corolle. Depuis on a détaché les deux derniers
genres, fuffifamment diftinéts > mais la bourdaine
eft rèftée confondue avec le nerprun , dont
elle diffère feulement par le nombre des pétales
& des étamines , porté à cinq au lieu de quatre.
( V o y e i N e r p r u n . )
BOURDON DE SAINT-JACQUES 0« ROSE
TRÉMIEPvE. C ’eft Yalcea de Linné. ( Voyeç
A l c e i . )
BOURGONI : nom galibi d’une efpèce d’acacie
de laGuiane ( mimofa bourgoni), décrite & figurée
par Aubier, pag. 9 4 1 , tab. 358 dont les fleurs
font en épis &: les feuilles. Amplement ailées,
comme ■ celles du mimofa fag ifolia , avec lequel
cette plante a beaucoup de rapport.
BOURGUÉPÏNE : nom donné par le traducteur
de Dalechamp à deux plantés d’un genre &
d’une famille différens. L ’une elt le nerprun ( rhamnus
) j l’autre eft le p k y llire a , que Dalechamp
nomme apharca ou bdurguépine de Montpellier, ou
épine de Bourgogne. Dalechamplui-même eft en
doute de favoir fi la plante qu'il défigne fous le
nom de bourguèpine de Montpellier eft Y apharca ou
le phyllirea de Théophrafte. Il parôît pencher pour
cette dernière opinion , avec d'autant plus de rai-
fon, que la figure qu'il en donne, eft celle du
phyllirea latifolia Linn.
BOURRACHE. Borago* ( Voÿe£ les Illu fira -
dons des Genres , tab. 94, fi g. I , borago ojflcinalis
Linn., & fig.. 2 , borago indbca Linn. Il exifte tant
de rapports entre plufieurs borraginées, telles que
la bourrache, la bugloffe, & e . , qu'il eft difficile
de décider fi la plante que les Anciens, comme
Pline, Diofcorrde, appeloient buglojfe», eft réellement
notre bourrache 3 ce qui eft affez probable.
Au refte, l’erreur fur ces deux plantes n’a pas grand
inconvénient dans les ufages économiques , ayant
toutes deux les mêmes propriétés, & pouvant être
fubftituées l'une à l'autre. Le nom de bourrache
n'étoit point connu au tems des Anciens. On prétend
qu'on le doit a-ux habitans de la Lucanie dans
lè royaume de Naples, qui appelèrent cette plante
corrago, & , par changement du c en b, borrago,
parce que fon infufîon dans, du vin réjouit 8c fortifie
le coeur , propriétés que Diofcoride attribue
a fa bugloffe. La. bourrache s’eft acclimatée en Europe
depuis quelques fîècles j. elle eft originaire
du Levant. Je l’ai trouvée en Barbarie, ainfi que
l'efpèce fuivante, qui n'avoit pas encore été découverte.
6. B o u r r a c h e à longues feuilles. Borago Ion•
gifolia. Poir.
Borago fo liis lineari- lanceolatis, fejjilibus , altérais
j caiicibus baß hirfutijfimis. Poiret, Voyage en
Barb. vol. 2. pag. 1 19 , & Edit. germ. vol. 1 . pag.
« J j fig. 2. — Lam. Illuftr. Gener. 1. pag. 410.
n°. 1847.
Borago (longifolia ) , caule erecto, pilofo ÿ fo liis
[parfis , fejfilibus , lanceolatis ,* caiicibus hifpidis ,
floribus paniculatis. Desf. Flor. atlant. 1. pag. 16 1 .
tab. 44.
Semblable, par fa corolle, à la bourrache officinale,
cette efpèce en diffère furtout par fes
feuilles fefliles, linéaires-lancéolées, aiguës, très-
entières, longues de fix à neuf pouces, larges
d’environ un pouce, parfemées en deffus de poils
courts, hériflées en deffous fur les nervures longitudinales.
Les racines font dures, tortueufes,
prefque ligneufes, ramifiées} les fleurs difpofées
en une panicule terminale}les pédiceiles inclinés}
les calices très-pileux à leur bafe, à cinq découpures
étroites, lancéolées, de la longueur de la
corolle} cinq écailles obtufes, échincrées à l'o r ifice
du tube } les fiiamens très-courts, point arqués
3 quatre femences liffes, oblongues, obtufes.
J’ai trouvé cette plante en Barbarie, aux environs
de Lacalle, fur le bord des ruiffeaux} elle a
été également obfervée aux environs d'Alger par
M. Desfontaines. Elle fleurit au commencement
du printems. if ( V . v. )
7. Bourrache de Crète. Borago creiica.
Willd.
Borago hifpida , fo liis ovatis ,♦ corollarum laci-
niis reflexis, iineanbuç. Desfont. Coroll. pag. 16 .
tab. 17. — Wiftd. Spec. Plant. 1. pag. 778.
Borago crctica , flore reflexo , elegandjfimo, fuave
rubente. Tourn. Coroll. 6 , & Vélins du Muf.
Cette efpèce fe diftingue par fes feuilles ovales,
â peine aiguës, entières, légèrement ondulées,
d'un vert-pâle, pileufes } les inférieures pétiolées
, les fupérieures prefque fefïiles} les fleurs
difpofées en une grappe lâche, à l'extrémité de
chaque rameau} les calices très-courts 3 les divi-
fions droites, ovales, aiguës 3 la corolle d'un rofe-
pâle, à cinq divifions profondes, étroites, linéaires
, creufées en gouttière & réfléchies 5 le tube
cou rt, cylindrique 3 les anthères petites & bleuâtres
3 un fiyle grêle 5 deux fiigmates fort petits.
Cette plante a été découverte par Tournefort
fur le mont Ida.
8. Bo u r r a c h e à fleurs lâches. Borago taxi-
flor a.
Borago fo liis o v a iis , obtufis y floribus fubfolita-
d is , longé pedunculads. ( N . )
Ses tiges font grêles, rameufes , herbacées 3 les
feuilles rudes, ovales, entières} les inférieures
pétiolées, les fupérieures prefque feffîles 3 les
fleurs axillaires vers l’extrémité des rameaux ,
prefque folitaires, lâches 3 les pédoncules uniflo-
res, fimples, filiformes, plus longs que les feuilles
, 1 udes, ainfi que les autres parties de la plante f
le calice à cinq découpures prefque fubulées 3 la
corolle petite, d’un bleu-vif, un peu plus longue
que le calice, à cinq divifions médiocrement étalées,
ovales, aiguës 3 les anthères prefque fefliles,
longues, fagittées 3 le ftigmate obtus.
Cette plante eft cultivée au Jardin des Plantes
de Paris. Son lieu natal ne m'eft point connu.
( K . v . )
9. Bourrache à feuilles épaiffes. Borago craf-
f fo lia . Vent.
Borago glauca , caule levé, fo liis decurrentibus ,
fupra fcaberrimis ,• cor ails, la cin iis lineari-lanceola-
i i s , patentïjftmis, in&qualibus. Vent. Hort. Celf.
pag. tab. 100;
Cette plante fe diftingue facilement de toutes-
les autres efpèces de ce genre par fes tiges glauques
& liftes, par fes feuilles charnues, feffîles ,
lancéolées, aiguës, glabres à leur furface inférieure,
excepté fur leur principale nervure 5 parfemées,
en deffus & à leurs bords, de tubercules
avec un aiguillon crochu 5 les pédoncules folitai-
res, axillaires, plus courts que les feuil'es, à una
feule, rarement à plufieurs fleurs 3 le calice ventru
, pentagone, à,cinq découpures lancéolées,
aiguës, hériflées fur leurs angles ; la corolle couleur
de chair, à cinq divifions linéaires, obtufes,
inégales } les étamines inégales ; le« anthères jaunes,
fagittées, inégales» creufées de quatre filions
; le fruit pendant, orbiculaires quatre femen.-
ces noirâtres, ovales, aigué*s, comprimées. Le
nombre des parties, dans la fructification, varie
quelquefois de quatre à cinq. Plufieurs des ovaires
avortent fouvent, & ne produifent que deux ou
trois femences..
Cette plante a été trouvée en Perfe par MM.
Bruguière & Olivier.
BOURRA-COURRA. Dans la Guiane hollan-
daife ©n nomme ainfi, au rapport de Stedman ,
l’arbre appelé bois de lettres dans la Guiane fram-
çaife, décrit par Aublet fous le nom de piratinera*
Çf^oyei P1>R AT INI ER.)
BOURREAU DES AR.BRES : nom donné au
ce la f l rus feandens, dont la tige grimpante embraffe
le tronc des arbres , & les ferre tellement quelle
les étouffe & les fait périr. ( F'oyei C élastrb. )
BOURSE A BERGER, B O U R SE T T E , T A BOURET
: noms vulgaires du tklafpi burfa pafto*
r is , dontla petite filique, de forme triangulaire
& femblable à une bourfe , la diftingue de toutes