Obfervations. L*ambrofia arborefcens Lam. a été
réuni à un nouveau genre établi par Cavanilles.
( Voye^ FRANSERIA, Suppl.)
AMBROSINIA. ( Voye^Ambrosinie. )
1. Ambrosinie nerveufe. Ambrofinia Bajjîî.
Linn.
Ambrofinia foliis ovatis , p/anis. Willd. Spec. 4.
pag. 178. — Lam. 111. tab. 737.
2. Ambrosinie maculée. Ambrofinia maculata.
Willd.
Ambrofinia fo liis maculatis , undulatis. Ucr. in
Roem. Arch. pag. '70. n ° .'3 i.
Elle diffère de la précédente par Tes feuilles ’
maculées & ondulées. Elle croît en Sicile.
; Obfervations. Baflî , dire&eur du Jardin botanique
de Bologne en 1763, dédia ce genre aux
frères Barthélemi & Hyacinthe Ambrqfîni, morts j
environ un fiècle auparavant. Ces deux frères ;
avoient été l'un après l'autre profeflëurs de ;bo- \
canique à Bologney ils ont laiffé plufieurs ouvrages
qui font abfolument oubliés.
AMBULIA. ( Voyeç Ambuli.)
AMÉLANCHIER. ( Voyei Alisier, n°. 7. ) ,
AMELLE. Amellus. On a retranché de ce genre
Yamellus umbellatus , dont Willdenow a fait celui
,de ftarkea. (Voye[ ce mot, & pour Yamellus pedun-
cu.atus Oiteg. voyei BALBISIA, Suppl.)
1. Amelle lichnite. Amellus lyeknitis. Linn. —
Lam. 111. tab. 682. fig. 1. — Jacq. Colleét 5. pag.
yy 1. tab. 10. fig. 1.
Verbefina afteroides. Linn. Spec. 1. pag. 502.
2. Amelle diffufe. Amellus dijfufus. Forft.
Amellus caule fruticofo , ramofijjimo ; foliis ob~
evato-lanceolatis 3 alternis 3 fub tus tomentofis. Willd.
Spec. 3. pag. 2214. — Forft. in Comment. Soc.
Reg. Goett. 9. pag. 39.
Joli arbufte, dont les tiges fe divifent en^un
très-grand nombre de rarq&aux diffus, blanchâtres,
cylindriques, pubefcéns, garnis d'un grand
nombre de petites feuilles lancéolées , obtufes ,
éparfes, très-entières, rétrécies à leur bafe, blanches
& un peu tomenteufes en deffous. Les fleurs
font folitaires à l'extrémité des petits rameaux fu-
périeurs, rapprochées prefqu’en panicule } leur pédoncule
court, cotonneux} les écailles calicinales
pubefcentes, oblongues, imbriquées } les corolles
un peu purpurines } les demi - fleurons obtus & .
entiers à leur fommet.
I Cette plante croît au détroit de Magellan. Jy
I ( W. f in herb. Desfont. )
3* Amelle annuelle. Amellus annuus. Willd.
Amellus caule herbaceo ; foliis alternis , lineari-
bus , pilofis ,• caulinis medio in utroque latere uniden-
■ tatis. Willd. Spec. 3. pag. 22 iy.
Amellus (alternifolius) , foliis alternis , Jànea-
ribüs ; caulinis fupra medium bidentatis3 pedunculis
unifions. Roth, Cataleél. Bot. 2. pag. 111.
Toute la plante eft hériffée de poils. Ses tiges
font droites, hautes d'un pied, rameufes, cylindriques
, garnies de feuilles feffiles , linéaires,
alternes, un peu obtufes, très-entières} celles
des tiges munies dans W r milieu, de chaque
côté , d'une dent alongée , lancéolée. Les fleurs
font folitaires , pédonculées à l'extrémité dè
chaque rameau} les demi-.fleurons de la circonférence
d’un bleu-foncé. Son lieu natal n'eft pas
connu. O ( Willd. )
AMELLUS. .(Woyei Amelle.) .
AMENTACÉÉS. ( Voye-^ JulifÊres. )
AMERIMNUM. ( Voye^ Ptérocarpe.)
A M É R IQ U E (Plantes de 1' ) . « C ’ eft , dit
M. Humboldt, Tableaux de la nature , vol. 1 ,
pag. 60, & c . , fous les rayons ardens du foleil de
la zone torride que fe déploient les formes les
plus majeftueulès des végétaux. Au lieu de ces
lichens & de ces moufles épaifles q u i, dans les
frimats du Nord, revêtent l'écorce des arbres,
fous les tropiques le cymbidium & la vanille odorante
animent le tronc de Yanacardium (}’ acajou)
& du figuier gigantefque. La. verdure fraîfhe des
feuilles du pothos contrafte avec les fleurs des
orchidées , fi variées en couleurs. Les bauhinia,
les grenadilles grimpantes & les baaifteria aux
fleurs d'un jaune-doré enlacent le t£onc des arbres
des forêts. Des fleurs délicates naiflent des
racines du tkeôbroma ( le cacaotier) , ainfi'que de
l’écorce épaifie & rude du crefcentia ( le calebaf-
fîer) & du guftavia. Au milieu de cette abondance
de fleurs & de fruits, au milieu de cette végétation
fi riche & de cette confufion de plantes
grimpantes, le naturalifte a fouvent de la peine à
reconnoître à quelle tige appartiennent les feuilles
& les fleurs. Un feul arbre, orné depaulLiriia, de
bignonia & de dendrobium, forme un groupe de
végétaux , q u i, féparés les uns des autres, cou-
vriroient un efpace confîdérable.
« Dans la zone torride, les plantes font plus
abondantes en fucs, d’une verdure plus fraîche,
& parées de feuilles plus grandes & plus brillantes
que dans les climats du Nord. Les,végétaux
qui vivent en foc iété, & qui rendent fi monotoues
les campagnes de l'Europe , manquent pref-
qu'entiérement dans les régions équatoriales. Des
arbres deux fois aufli éleves que nos chênes s'y
parent de fleurs aufli grandes & aufli belles que nos
lis. Sur les bords ombragés de la rivière de la
Magdeleine, dans l'Amérique méridionale, on
voit une ariftoloche grimpante, dont les fleurs ont
quatre pieds de circonférence. Les enfans s’amu-
fent à s’em couvrir la tête.
m La hauteur prodigieufe à laquelle s’élèvent
fous les tropiques, non-feulement des montagnes
ifolées, mais même des contrées entières , de la
température froide de cette élévation, procurent
aux habitans dé la zone torride un coup-d'oeil
extraordinaire. Outre les. groupes de palmiers &
de bananiers, ils ont aufli autour d'eux des formes
de végétaux qui femblent n'appartenir qu’aux régions
du Nord. Des cyprès, des fapins & des chênes
, des épine-vinettes & des aulnes qui fe rapprochent
beaucoup des nôtres , couvrent les cantons
montueux du fud du Mexique , ainfi que la
chaîne des Andes, Tous l’équateur. Dans ces régions
, la nature permet à l ’homme de v o ir , fans
quitter le fol natal, toutes les formes de^végétaux
répandus fur la furface de la terre, & la voûte du
ciel, qui fe déploie d’ un pôle à l'autre, ne lui
cache aucun des mondes refplendiffans.
» Ces jouiffances naturelles, & une infinité
d'autres, manquent aux peuples du Nord. Plufieurs
confteilat-îcns & plufieurs formes de végétaux,
furtout les plus belles, celles des palmiers & des
bananiers, les graminées arborefeentes 8c «les mi-
mofii, dont le feuillage eft fi finement découpé,
leur refient inconnus pour toujours. Les individus
languiftans que renferment nos ferres chaudes ne
peuvent offrir qu'une foible image dé la majefté de
la végétation de la zone torride} mais le perfectionnement
de nos langues, la verve brûlante des
poètes & l’art imitateur des peintres nous ouvrent
une fource abondante de dédommagemens.
Notre imagination y puife les images vivantes
d’une nature exotique. Sous le climat rigoureux
du Nord , au milieu de la bruyère déferte ,
l’homme folitaire peut s'approprier ce que l’on a
découvert dans les régions les plus éloignées, &
fe créer ainfi, dans fon intérieur, un monde qui,
ouvrage de fon génie, eft comme lui libre 8cim-
périflable.
« Qu’ il feroit intéreflant 8c inftru&if paur le
peintre de payfages, l'ouvrage qui repréfenteroit
les formes principales des végétaux les plus frap-
pans des tropiques, d'abord ifolées, puis en contrafte
les unes avec les autres ! Quoi de plus pittoresque
que les fougères en arbre, qui au Mexique
étendent Ltirs feuilles d'un ciflii léger, au
defius des chênes à feuilles de laurier? Quoi de
plus charmant qu'un maflir de bananiers ombragé
par des bambous ? : f. .. „ ’
» Celui qui fait d’ un regard embrafler la nature
& faire abftraélion des phénomènes locaux, voie
comme, depuis le pôle jufqu'à l’équateur, àmefure
que la chaleur vivifiante augmente, la force organique
& la vie augmentent aufli graduellement}
mais dans le cours de cetaccroiflement, des beautés
particulières font réfervées à chaque zone î
aux climats du tropique, ladiverfité de formes &
la grandeur des végétaux 5 aux climats du Nord ,
l’afpeél des prairies, 8c le réveil périodique de la
nature aux premiers foufles de l’ ait printannier.
Outre les avantages qui lui font propres , chaque
zone a aufli fon caractère. Si l'on reconnoît dans
chaque individu organifé une phyfionomie déterminée,
de même on peut diftinguer une certaine
phyfionomie naturelle qui convient exclufivement
à chaque zone.. Si des efpèces femblables de plante
s , telles que les pins & les chênes, couronnent
également les montagnes de la Suède & cehes
de la partie la plus méridionale du Mexique, cependant,
malgré cette covrefpondance de formes.
& cette fimilitude des contours partiels , l'enfem-
ble de leurs groupes préfente un cara&ère entièrement
différent..
» C'eft de cette variété de cara&ères & de l'influence
du climat que dépendent prefqu'entièrement
les difpofidons gaies ou férieufes des hommes.
Combien puiffamment le ciel de la Grèce n'a-
t-il pas agi fur les habitans! Comment les peuples
établis dans les belles & heureufes régions qu’enferment
fO x u s , le Tigre & la mer Égée ne fe
feroient-ils pas élevés les premiers à l'aménité des
moeurs 8c à la délicatefle des fentimens? Nos ancêtres
ne rapportèient-ils pas des moeurs plus douces
de ces vallées délicieufes lorfque l’enthoufiafme
religieux ouvrit tout à coup l'Orient facré à
i'Europe tombée dans la barbarie? Les compofi-
tions poétiques des Grecs & les chants rudes des
peuples primitifs du Nord doivent prefque tout
leur caractère à la configuration des animaux 8c des
plantes que voyoit le poète aux vallées qui l’en-
touroient, à l'air qu’ il îefpiroit} & pour rappeler
des objets plus rapprochés de nous, qui ne fe fent
différemment difpofé à l’ombre épaifie des hêtres,
fur Us collines couronnées-de fapins épars} enfin,
furla peloufe, oii le zéphyr murmure dans les feuilles
tremblantes du bouleau ? La figure de ces plantes
de notre pays rappelle fouvent en nous des images
gaies, férieufes ou mélancoliques. L’influence du
monde phyfique fur le moral, cette action réciproque
8c myftérieufe du matériel & de l'immatériel
, donnent à l'ëiude de la nature, quand on la
contemple du point de vue le plus fubiime , un
attrait particulier encore trop peu connu. On ne
peut nier que la maffe des plantes ne foie une des
principales caufes des iinpreflions diverfts que
nous éprouvons} elles agiflent fur notre imagination
par leur immobilité 8c leur grandeur. Leur
maffe indique leur âg e , & c'eft dans les végétaux